Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Détenu en Italie, Dave «Pic» Turmel ne sera pas rapatrié au Québec cet été

Partager

Kathryne Lamontagne et Elisa Cloutier

2025-07-22T04:00:00Z
Partager

Le jeune caïd Dave «Pic» Turmel ne reviendra pas au Québec avant cet automne, lui qui a récemment forcé le report de son dossier en Italie, où il est incarcéré depuis bientôt quatre mois.

Détenu depuis son arrestation, survenue à la fin du mois de mars dernier après 610 jours de cavale, le chef du Blood Family Mafia ne semble pas pressé à remettre les pieds au Québec, assurent nos sources.

Celui qui est soupçonné d’avoir joué un rôle clef dans la guerre des stupéfiants qui oppose son organisation aux Hells Angels a formulé des «contestations» le 10 juillet dernier devant la Cour d’appel de Rome qui ralentiront inévitablement son processus d’extradition.

C’est ce qu’a confirmé vendredi au Journal son avocat italien, joint à Rome, en précisant que le dossier avait été reporté à la fin septembre.

Avare de commentaires, ce dernier a refusé de donner plus de détails sur les «contestations» exprimées par son client canadien.

«La seule chose que je peux vous dire, c’est que la cause a été reportée» a-t-il souligné.

Il a par ailleurs précisé qu’à cette étape, il n’y avait eu aucune contestation par rapport à son extradition vers le Québec. «Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ici», a-t-il affirmé.

Publicité

Selon nos informations, les autorités s’attendaient à ce que Dave Turmel soit ramené au pays au courant de l’été, ce qui ne se produira visiblement pas.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Sa mère veut lui rendre visite

La mère de Dave Turmel aurait fait une demande à la prison italienne pour visiter son fils derrière les barreaux.

Les policiers se seraient toutefois opposés à cette visite.

Depuis son incarcération, «Pic» a pu communiquer par visioconférence avec ses proches, a-t-on appris.

Le trafiquant est détenu à la prison Regina Coeli, à Rome, un établissement pénitentiaire surpeuplé et délabré, selon la description qu’en font les médias européens.

L’Agence France-Presse rapportait que 77 détenus et sept gardiens de ce pénitencier se sont enlevé la vie en moins d’un an en 2024.

Trois faux noms

Par ailleurs, dans des documents judiciaires italiens consultés par Le Journal, on apprend notamment que Turmel a utilisé trois faux noms lors de sa cavale.

Deux gendarmes de la police d’État italienne posent près du faux passeport qu’ils ont saisi en possession du fugitif Dave «Pic» Turmel lors de l’arrestation de ce dernier à Rome, vers minuit, dans la nuit du 27 au 28 mars 2025.
Deux gendarmes de la police d’État italienne posent près du faux passeport qu’ils ont saisi en possession du fugitif Dave «Pic» Turmel lors de l’arrestation de ce dernier à Rome, vers minuit, dans la nuit du 27 au 28 mars 2025. Photo fournie par POLICE D’ÉTAT ITALIENNE

Publicité

En plus d’avoir saisi un permis de conduire canadien au nom de Sébastien Ménard Dumas, les autorités ont mis la main sur un certificat d’immatriculation portugais d’un véhicule de marque Mercedes au nom de Marco Antonio Gomes Bacci. Il empruntait aussi le nom de Jimmy Arsenault.

Rappelons que Turmel, 29 ans, est attendu de pied ferme au Québec.

Il doit faire face à des accusations de trafic de stupéfiants, d’agression armée et de complot. D’autres chefs d’accusation pourraient s’ajouter en lien avec la guerre des stupéfiants qui a cours depuis 2023.

–Avec la collaboration de Pierre-Paul Biron

Accalmie estivale pour la guerre des stupéfiants

Le nombre d’événements violents liés à la guerre des stupéfiants connaît une baisse marquée depuis l’arrestation de Dave «Pic» Turmel en Italie.

Avant qu’ils ne mettent la main sur le chef du Blood Family Mafia (BFM), les policiers devaient intervenir presque chaque jour pour des infractions liées à des violences urbaines, que ce soient des incendies criminels, des introductions par effraction, des enlèvements, des tentatives de meurtre ou même des homicides.

Or, depuis l’arrestation de Turmel, il peut désormais s’écouler parfois près de deux semaines entre deux événements violents.

Pour certaines sources, cette accalmie découle d’une désorganisation au sein du BFM depuis l’interception de son chef, malgré les tentatives de restructuration.

«L’argent se fait rare, et “Pic” ne peut plus faire des menaces ou envoyer des gens couper des oreilles», illustre une de nos sources.

D’autres estiment plutôt que cette situation est simplement attribuable à la saison estivale. À pareille date l’an dernier, alors que Turmel était toujours en cavale, une accalmie a aussi été perçue dans la région, nous fait-on remarquer.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité