Dessercom rachète officiellement Airmedic pour 54 M$


Vincent Desbiens
L’entreprise de transport médical d’urgence basée à Lévis, Dessercom, a officialisé l’acquisition d’Airmedic pour une somme de 54 M$, lundi après-midi.
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Airmedic s’était mise à l’abri de ses créanciers au cours du mois de juillet, dans le cadre de la débâcle financière du Groupe Huot et de son propriétaire, Stéphan Huot. L’homme d’affaires était devenu l’un des deux actionnaires du service de transport d’urgence en 2012.
Cette transaction vise à «assurer la pérennité et à poursuivre la croissance» de l’entreprise de transport médical aérien implantée partout au Québec.
L’opération a été financée en partie par Investissement Québec, qui injecte 6,5 M$ dans le rachat pour soutenir le maintien d’Airmedic dans la province. Dessercom assumera le reste des coûts avec ses propres fonds et le financement du Mouvement Desjardins.
«C’est une entreprise complémentaire à notre offre de service. Il est nécessaire de rappeler que ce n’est pas Airmedic qui a connu des difficultés, mais bien le Groupe Huot», précise le président et chef de la direction de Dessercom, Maxime Laviolette.
La compagnie, dont le siège social se trouve sur la Rive-Sud de Québec, se félicite également d’avoir pu garder Airmedic, qui a été fondée à titre d’organisme à but non lucratif en 2000, sous propriété québécoise.
Soulagement
La cheffe de la direction d’Airmedic, Sophie Larochelle, affirme que les employés et elle sont soulagés de se délester de l’incertitude qui planait depuis que l’entreprise s’est mise sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
«Nous sommes rassurés de voir qu’on travaille avec des partenaires solides et qu’on pourra reprendre notre rythme de croisière avec les mêmes objectifs de croissance. Ça ne va pas nuire pour le recrutement non plus de savoir qu’on est appuyé solidement.»
Indépendance
Mme Larochelle soutient que les négociations entre les deux entités de transport préhospitalier d’urgence se sont déroulées rondement. Elle se réjouit aussi du fait qu’Airmedic conservera son indépendance de gestion, malgré la transaction.
«Ils nous font confiance pour continuer le bon travail actuel. On va toujours desservir un maximum de Québécois qui ont besoin de nos services. On garde la même recette et on va dans la même voie», poursuit-elle.
Maxime Laviolette confirme que «l’entreprise en soi compte sur une excellente équipe de direction, sur 150 employés compétents» et qu’ils auront les coudées franches.
Maintenant qu’elle «repart sur une base solide», une expansion à l’extérieur du Québec est dans les cartons d’Airmedic. La compagnie ajoutera également un nouveau point de service pour «desservir plus efficacement les communautés éloignées». Son emplacement sera dévoilé dans les prochaines semaines.
L’histoire d’Airmedic:
2000: Fondée à titre d’organisme à but non lucratif par François Rivard. C’est son expérience comme paramédic en vol lors du déluge du Saguenay en 1996 qui a fait naître cette idée.
2012: Après 12 ans comme OBNL, Airmedic est privatisée lors de l’arrivée de deux hommes d’affaires, dont Stéphan Huot. François Rivard fait aussi partie des têtes dirigeantes.
2014: François Rivard quitte le navire, en raison d’un désaccord d’orientations avec les nouveaux actionnaires. Il ira fonder Helico Secours, un service concurrent, en 2020.
Juin 2023: Airmedic est mise en vente dans le cadre de la débâcle du Groupe Huot. Le Bureau d’enquête du Journal se fait confirmer que Dessercom aimerait reprendre le flambeau.
Juillet 2023: Airmedic se met sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, faute d’acheteur.
Novembre 2023: La transaction entre Dessercom et Airmedic est officialisée après plusieurs mois de délai, notamment en lien avec le statut juridique de l’entreprise.