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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Chute de salaire: vague de démissions chez les vendeuses Tupperware

Plusieurs d’entre elles ont démissionné puisque leur salaire a chuté à cause de la pandémie

Photo Hugo Duchaine
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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2022-08-01T04:00:00Z
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Les Québécois auront peut-être de la difficulté à se procurer les célèbres contenants de la marque Tupperware en raison d’une vague de démissions chez ses vendeuses, insatisfaites depuis le début de la pandémie. 

• À lire aussi: Une vendeuse Tupperware gagne sa bataille

«Un des gros problèmes, c’est qu’on ne pouvait plus faire de partys Tupperware chez nos clients avec les produits. C’est ça qui avait fait le succès de la marque», lance Martine Gauthier. 

Cette résidente de Saint-Stanislas, en Mauricie, a été directrice chez Tupperware pendant 12 ans. En février dernier, elle a démissionné après avoir rapporté plusieurs millions de dollars en vente à la compagnie américaine. 

Écoutez l’entrevue d’Alexandre Moranville avec Martine Gauthier sur QUB radio :

«J’ai vraiment aimé mon travail et mes clientes, mais ç’a vraiment changé durant la pandémie avec la direction de l’entreprise à Orlando qui ne nous écoutait plus. [...] On avait beaucoup de ruptures de stock. J’ai préféré partir», explique-t-elle.

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Martine Gauthier a démissionné après 12 ans au sein de la compagnie.
Martine Gauthier a démissionné après 12 ans au sein de la compagnie. Photo courtoisie

Le cas de Martine Gauthier est loin d’être unique. Elle soutient qu’au sein de son organisation Tupperware, 25 directrices sur 40 ont tout plaqué depuis 2020. 

Des dizaines d’autres

Le Journal s’est entretenu avec une dizaine de vendeuses au Québec qui ont elles aussi claqué la porte de la compagnie. 

La majorité d’entre elles croient que le modèle d’affaires ne fonctionne plus en raison de la COVID-19.

«J’essayais de faire des réunions Zoom avec des clients pour vendre les produits, mais ils ne se présentaient pas une fois sur deux. J’ai remarqué que c’était trop d’énergie et que mes ventes ont trop baissé en 2021. Avec la pénurie d’emplois, je suis retournée en restauration», confie Nathalie Rochon, de Longueuil. 

De son côté, l’entreprise a refusé de confirmer au Journal s’il y avait une vague de démissions chez ses employés dans la province. 

«Nous avons entrepris un plan de redressement pour renforcer nos opérations, nos équipes, nos processus et nos systèmes», soutient par courriel Cameron Klaus de la société Tupperware. 

Chute à la bourse

D’après le quotidien français Les Échos, l’entreprise a perdu le tiers de sa valeur en bourse en mai 2022.

«Manifestement, la machine Tupperware est grippée», pouvait-on lire. 

Benoit Duguay, professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, n’est pas surpris de voir la compagnie dans cette situation.

«Leur vieux modèle d’affaires est basé sur les contacts chez les clients et ça ne fonctionne plus avec la COVID, c’est normal de voir ça arriver. [...] Les contenants à aliments sont sûrement achetés davantage sur le web aujourd’hui. Même les concessionnaires de voitures pensent à devenir des entreprises seulement en ligne à l’avenir», soutient M. Duguay.

- Avec Pascal Dugas Bourdon

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