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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Des transporteurs se vident le coeur: le casse-tête éternel des autobus de Lion Électrique

Le directeur général d’Autobus Campeau, Jonathan Lauzon devant un véhicule de Lion Électrique dans les installations de l’entreprise à Lachute en juin 2025.
Le directeur général d’Autobus Campeau, Jonathan Lauzon devant un véhicule de Lion Électrique dans les installations de l’entreprise à Lachute en juin 2025. PHOTO FOURNIE PAR AUTOBUS CAMPEAU
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Photo portrait de Louis Deschênes

Louis Deschênes

2025-09-18T04:00:00Z
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La fiabilité des autobus de Lion Électrique est un casse-tête éternel pour les transporteurs scolaires qui rencontrent des problèmes régulièrement.

«Chaque matin, c'est toujours une surprise de savoir combien il y a de véhicules qui ne seront pas capables de démarrer. Sur une flotte de 12 autobus, des fois c’est deux ou trois qui partent pas», lance Hugo Gilbert.

Comme plusieurs de ses collègues, le propriétaire d’Intercar, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en a ras le bol de tous les problèmes occasionnés par Lion Électrique.

Pour lui, le retrait des 1200 autobus Lion vendredi dernier n’est que le reflet de ce que les compagnies de transport subissent depuis qu’ils ont fait l’acquisition de ces véhicules électriques.

Le propriétaire d'Intercar Hugo Gilbert dans les bureaux de son siège social à Jonquière.
Le propriétaire d'Intercar Hugo Gilbert dans les bureaux de son siège social à Jonquière. PHOTO PAGE FACEBOOK INTERCAR

«C’est un peu difficile en tant que transporteur de critiquer ce produit-là parce que tout le monde était fier que ce soit un produit québécois, mais quand ce n’est pas bon, ce n’est pas bon», tranche-t-il.

Une fortune

Les déboires des derniers jours vont leur coûter une fortune, soit plusieurs dizaines de milliers de dollars, estiment les dirigeants interrogés par Le Journal.

«Je ne saurai peut-être jamais comment tout ça nous a coûté [...] Mais je suis assez sûr que je n’aurai jamais une cenne de Lion pour ça», déplore Jonathan Lauzon, directeur général des Autobus Campeau.

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En comptant la main-d’œuvre, la gestion par le personnel-cadre, les heures supplémentaires, les autobus de remplacement pour certaines entreprises et les pièces qui heureusement ne sont pas dispendieuses, la facture monte très rapidement.

Et ce n’est pas terminé puisque d’autres vérifications devront être réalisées avant le 6 octobre à la demande de Lion Électrique et des travaux restent à faire.

«J’ai 17 autobus toujours en attente [...] J’attends encore les commutateurs de chaufferette, parce que Lion n’a pas les pièces», explique M. Lauzon.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Le gouvernement blâmé

Le gouvernement Legault est également critiqué pour le fiasco dont les entreprises font les frais actuellement, mais aussi depuis plusieurs mois.

Hugo Gilbert rappelle que les subventions qui aidaient les transporteurs à payer les frais d’entretien ont été réduites à 5000$ par année.

Avant, selon l’année d’acquisition et le montant initial de la subvention pour l’achat, une entreprise pouvait toucher jusqu’à 12 900$ sur 12 mois.

«Le gouvernement nous a abandonnés. Je ne suis pas certain qu’il y croyait tant que ça [à l’électrification du transport scolaire]», analyse M. Gilbert.

Un autobus Lion dans les installations d’Intercar en affaire depuis plus de 65 ans au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Un autobus Lion dans les installations d’Intercar en affaire depuis plus de 65 ans au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Capture d'écran d'archives

Devant cette nouvelle réalité, Intercar a annulé une commande de 16 autobus électriques.

L’entreprise mise désormais sur le propane pour poursuivre ses activités.

«Avec l’expérience qu’on a eue avec les autobus électriques, on n’allait pas se relancer dans le même problème», mentionne-t-il.

Amour-haine

Le dirigeant d’autobus Campeau admet en riant qu’il vit une relation amour-haine avec Lion.

Son entreprise a d’ailleurs été la première à faire l’acquisition d’un véhicule Lion Diesel.

Il a aussi été l’un des premiers à se lancer dans les autobus électriques, mais les ennuis des derniers mois le font déchanter.

«Moi j’y crois encore à l’électrification, mais avec ce qui se passe, j’y crois moins que l’an passé», conclut Jonathan Lauzon.

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