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L'article provient de TVA Sports
Sports

Des tests qui pourraient aider à recruter les prochains Lane Hutson

Une étude de l'Université McGill ont mis à l'épreuve une nouvelle méthode pour appuyer les dépisteurs.

Photo d’archives, MARTIN CHEVALIER
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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2025-05-07T23:00:00Z
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Le hockey ne pourrait se passer de ses dépisteurs pour évaluer le QI hockey des jeunes joueurs, mais certains tests objectifs peuvent les aider à cibler adéquatement les athlètes ayant le plus grand potentiel, révèle une étude dirigée par un professeur de l’Université McGill.

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Le docteur Daniel Fortin-Guichard s’est donné pour quête, avec l’aide de ses collaborateurs, d’élaborer une méthode plus objective que le seul jugement humain afin de déterminer l’intelligence du jeu des joueurs de hockey.

C’est ce qu’on appelle, dans le jargon, le QI hockey. Au hockey, note le docteur Fortin-Guichard, «le sens du jeu est essentiel».

«Il faut interpréter ce qui se passe autour de soi et prendre très rapidement des décisions», note celui qui agit comme consultant auprès des Remparts de Québec depuis plusieurs années.

Parmi les hockeyeurs actuels vantés pour leur QI hockey, on peut citer la recrue du Canadien Lane Hutson.

Pour appuyer les dépisteurs

Le docteur Fortin-Guichard, qui est professeur au Département de kinésiologie et d’éducation physique de l’Université McGill, souhaitait, grâce à son étude, que «tous les athlètes aient une chance équitable et que les dépisteurs n’aient pas à s’en remettre à leur jugement éclairé».

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Photo fournie par DANIEL FORTIN-GUICHARD
Photo fournie par DANIEL FORTIN-GUICHARD

«Ça n’existe pas, un outil qui donne le QI hockey d’un joueur comme ceux qui nous disent si une personne a un quotient intellectuel de 80 ou de 120, explique-t-il. On ne peut pas juste ploguer un athlète sur un outil et lui dire par la suite quel est son QI hockey.»

Les résultats des tests ont été récemment publiés par le Journal of Sports Science, dans un article intitulé «Beyond the trained eye: An objective method to predict game sense in team sports» (en traduction libre: «Au-delà de l’œil exercé: une méthode objective pour prédire le sens du jeu dans les sports d’équipe»).

Et ils démontrent que oui, les dépisteurs demeurent essentiels pour noter le QI hockey des jeunes joueurs. «Mais [avec les tests pour les soutenir], on peut améliorer leurs prédictions d’environ 25%» souligne le docteur Fortin-Guichard.

«Ça peut les aider à préciser leur pensée, mais jamais je ne ferais seulement passer un test hors glace pour évaluer le QI hockey d’un joueur», ajoute-t-il.

Les passes reçues

Les tests ont été réalisés au Canada, pendant un an, auprès de 40 hockeyeurs masculins d’élite qui étaient âgés en moyenne de 15 ou 16 ans quand ils ont été recrutés pour l’étude.

Cinq dépisteurs les ont également suivis durant l’année, les observant en moyenne une fois par semaine.

Les chercheurs, eux, ont évalué les joueurs à l’aide de quatre tests perceptivo-cognitifs et de jeux à effectifs réduits. Ils ont ensuite comparé leurs résultats avec les évaluations des entraîneurs de chacun des hockeyeurs.

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Parmi tous les éléments analysés par ces cinq tests, le plus efficace aura été celui des passes reçues, note le docteur Fortin-Guichard.

«Les résultats montrent que c’est un indicatif du QI hockey, car il faut que le joueur soit capable de trouver des espaces afin de recevoir la rondelle», évoque-t-il notamment.

D’autres études sur les performances à long terme de ces joueurs seront toutefois nécessaires pour confirmer la précision de la méthode, expose-t-il.

De l’intérêt chez les professionnels

Le docteur Daniel Fortin-Guichard n’en est pas à ses premières recherches sur le QI hockey, et certains de ses tests guident les dépisteurs des Remparts de Québec dans leurs entrevues avec les joueurs qu’ils ont dans la mire.

Le professeur de 33 ans était d’ailleurs présent mardi, alors que des recruteurs de l’organisation rencontraient de jeunes espoirs en vue du prochain repêchage de la LHJMQ.

Il n’est toutefois pas possible pour lui de leur faire passer la batterie de tests dont il s’est servi pour son étude, puisque ceux-ci peuvent durer cinq heures. Les entrevues avec les hockeyeurs se déroulent en 30 minutes environ.

Les travaux du docteur Fortin-Guichard piquent aussi la curiosité d’équipes professionnelles, a expliqué ce dernier.

Pour l’instant, celles-ci n’ont pas abouti, car il désire garder son droit de publication.

«Les organisations professionnelles, elles, ce n’est pas ce qu’elles souhaitent, car elles désirent garder les connaissances à l’interne, souligne-t-il. Alors généralement, les discussions ne vont pas plus loin que ça.»

«J’ai aussi eu des discussions afin d’être engagé comme consultant à l’interne, ajoute-t-il. On verra si ça mène quelque part.»

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