Des syndiqués d’Hydro-Québec vandalisent des centaines de camions
Déjà plus de 200 000 $ de frais de nettoyage


David Descôteaux
Des centaines de camions d’Hydro-Québec se sont transformés en panneaux de revendication syndicale un peu partout au Québec, ce qui coûte plus de 200 000 $ en nettoyage.
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«À ce jour, nous avons répertorié environ 500 différents cas de vandalisme. Le coût du nettoyage atteint 220 000$. Nous allons demander au syndicat d’en défrayer les coûts», confirme Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec.
Parfois, les camions sont nettoyés dans les garages avant d'être de nouveau couverts de graffitis deux jours plus tard, explique-t-il. Hydro-Québec juge la situation inacceptable et demande que cessent ces actes de vandalisme.
«On est fier d’Hydro-Québec et on veut que nos employés soient fiers de réaliser leur métier. Mais des gestes pareils ne sont pas à la hauteur de la fonction. On est déçu de l’attitude du syndicat», témoigne M. Huard-Lefebvre.

Du côté du syndicat des employés de métiers d’Hydro-Québec, le «1500», on refuse de commenter la situation, malgré les demandes du Journal.
Syndiqués rabroués
En juin, des monteurs de lignes d’Hydro-Québec ont refusé de travailler pour réparer les nombreuses pannes d’électricité survenues à la suite d’orages.
Dans une décision à la suite d’une requête faite par Hydro-Québec, le Tribunal administratif du travail (TAT) avait déclaré que les gestes du syndicat des employé-es de métiers d’Hydro-Québec, section locale 1500 du SCFP, constituaient «une action concertée privant ou susceptible de priver le public d’un service auquel il a droit». Le TAT avait ordonné aux salariés de «fournir leur prestation de travail de manière habituelle».

Les négociations durent depuis 18 mois. À ce jour, trois syndicats sur neuf ont signé une entente de principe, et un quatrième doit bientôt soumettre une proposition à ses membres, selon Hydro-Québec. Deux syndicats ont voté des mandats de grève, sans encore les matérialiser.
Les principaux thèmes en négociation incluent des augmentations salariales pour compenser l’inflation, des améliorations des régimes de retraite, des modifications des conditions de travail, notamment en matière de télétravail et d’horaires, ainsi que le recours à la sous-traitance.
L’exemple de la SAQ
Lors des dernières négociations entre la Société des alcools du Québec (SAQ) et ses employés, plus tôt cette année, le nettoyage des vitrines des succursales, tapissées d’auto-collants, a coûté quelque 60 000$. Dans le cadre du règlement de la convention collective, la SAQ et le syndicat avaient conclu une entente pour le partage des frais de nettoyage, sans toutefois divulguer les détails.

Les demandes syndicales
Les neuf syndicats négocient dans un front commun renforcé, revendiquant des améliorations concrètes dans les domaines suivants:
- Régimes de retraite et sécurité du revenu
- Hausses salariales pour rattraper l’inflation
- Accès au télétravail
- Protection de l’expertise interne face à la sous-traitance
- Maintien des statuts et fonctions existants
- Refus des changements structurels imposés
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