Un dernier budget marqué par l’inflation
Un geste supplémentaire pour soulager les Québécois est attendu

Marc-André Gagnon
Aidé par la « performance exceptionnelle » de l’économie en 2021, le ministre des Finances, Eric Girard, précisera mardi combien d’argent son gouvernement remettra dans les poches des contribuables pour contrer la hausse du coût de la vie.
Qui aura droit à cette aide ponctuelle ? Les plus riches, comme les plus pauvres ? Combien de chèques seront distribués ? Le ministre des Finances a soigneusement évité de vendre la mèche, à la veille du dernier budget avant les élections.
En chaussant ses nouveaux souliers de course à la traditionnelle cérémonie des chaussures, M. Girard a rappelé qu’en début d’année, 3,3 millions de Québécois à faible ou à moyen revenu ont reçu une aide « exceptionnelle » et « ciblée » de 200 à 275 $ pour lutter contre l’augmentation « surprise » du coût de la vie.

« Et là, on regarde pour faire une mesure d’application plus générale », a réitéré le ministre Girard, en refusant de confirmer si l’ensemble des contribuables recevront un chèque.
Dans les dernières semaines, le premier ministre François Legault a martelé son intention de « donner un montant qui est fixe pour tout le monde » afin de contrer l’augmentation, entre autres, du prix de l’essence et du panier d’épicerie.
- Écoutez l'édito économique de Michel Girard diffusé chaque jour en direct 6 h 50 à QUB radio :
Le déficit a fondu
M. Girard a profité de l’occasion lundi pour annoncer une bonne nouvelle : le déficit structurel du Québec – soit le solde négatif à long terme, qui restera après la pandémie – « a fondu de moitié ».

Ce déficit, qui se chiffrait à plus de 6 milliards $ il y a un an, se retrouve maintenant « sous la barre des 3 milliards $ », a rapporté le ministre des Finances.
Malgré la « performance exceptionnelle » de l’économie en 2021, M. Girard promet un budget « prudent » marqué par « une gestion responsable des finances publiques ».
Les investissements seront concentrés dans les principales missions de l’État que sont la santé, l’éducation, l’économie et l’environnement, a-t-il mentionné.
Dans le contexte actuel d’incertitude, pas question de devancer le retour à l’équilibre budgétaire espéré pour 2027-2028, du moins pas maintenant.
« Non, parce que l’objectif, c’est que le retour à l’équilibre budgétaire se fasse avec le moins d’efforts possible. C’est-à-dire que la transition soit la plus douce possible, alors on garde l’objectif 2027-2028 », a expliqué le ministre Girard.
- Écoutez la rencontre Gilles Proulx et Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h via QUB radio :
Haut degré d’incertitude
« Il est possible qu’on atteigne l’équilibre une année avant, deux années avant, a-t-il laissé planer. Mais on a quand même un haut degré d’incertitude : il y a la pandémie, il y a l’invasion de l’Ukraine par la Russie... Alors on a un cadre financier prudent. »
Le budget comprendra ainsi plusieurs « éléments de prudence » pour pallier cette incertitude.
« L’intérêt des Québécois est au cœur du budget qu’on va présenter », a résumé le ministre Girard, dans une brève vidéo publiée lundi sur ses réseaux sociaux.