Des snowbirds boudent la Floride pour aller louer au Mexique
L’explosion du coût des assurances de 25% fait bondir les fameux frais de condos à payer

Francis Halin
Des snowbirds, qui n’en peuvent plus des condos qui coûtent la peau des fesses loin de la plage en Floride, vont passer la saison froide au Mexique, même si leur cœur penche encore pour l’accent québécois chantant d’Hollywood Beach.
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«J’ai payé au Mexique 2900$ (CAN) pour un condo extrêmement moderne avec un garde de sécurité 24 heures sur 24 à la porte, à cinq minutes de marche de la plage», partage Carole Séguin, 72 ans, toujours active comme designer spécialisée en aménagement de cuisine.
«Si je loue un condo à Fort Lauderdale, je vais l’avoir très souvent sur le tapis, non rénové 3500$ (CAN), à 20 minutes de voiture de la plage. Ça n’a aucun sens», ajoute-t-elle.
Selon elle, bien des Québécois boudent la Floride parce qu’ils n’en ont plus pour leur argent. Sans parler du transport de l’auto, qui coûte autour de 4000$.
«Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si ça sera le Mexique ou un autre endroit. J’aimerais retourner en Floride. C’est comme aller dans mes pantoufles. Je sors beaucoup, mais à quel prix? C’est ça le problème», déclare-t-elle.
En début d’année, Le Journal rapportait que des snowbirds se tournaient vers la République dominicaine, alors que le Mexique suscitait de plus en plus l’intérêt d’investisseurs.
Des agents le ressentent
Ces derniers jours, des agents immobiliers ont dit entendre plus souvent ce type d’histoire.
«Les gens vont louer au Mexique et en République dominicaine parce que ça leur coûte moins cher. Il y a une tendance», va jusqu’à dire Linda Faille, courtière immobilière bien connue à Fort Lauderdale de Remax Consultants Realty.

«Les assurances ont bondi d’au moins 25%. J’ai un condo à vendre à 220 000$ avec 1240$ par mois de frais, qui comprennent ces assurances-là. Ça fait mal», dit-elle.
«J’ai vu des personnes qui sont allées là-bas, mais qui ont décidé de revenir vers la Floride», note de son côté André Lauzier, courtier chez Coldwell Banker.
Floride tatouée sur le cœur
Mais attention! Malgré l’attrait du Mexique, bien des snowbirds restent attachés à leur «Floribec» à l’accent québécois où nos retraités prennent des bains de soleil.
«On a nos “Petits Québec”. On en a beaucoup qui ne parlent pas un mot d’anglais et qui vivent dans une communauté où il n’y en a pas d’anglais», sourit Linda Faille.
D’après Marie Poupart, journaliste et auteure suivie par plus de 50 000 personnes sur sa page Facebook «La Floride de Marie», le Sunshine State reste attrayant.

«Les gens veulent se sentir en sécurité quand ils passent leurs six mois par année au chaud», analyse celle qui réside à West Palm Beach, à une heure de Hollywood Beach.
Retour au Bercail
Si 10% à 15% des snowbirds tentent le Mexique, selon les estimations de Michel Séguin, éditeur du magazine Carrefour Floride et du Journal de Floride, plusieurs reviennent à leurs anciennes amours.

«Si tu veux trimballer ta voiture, le Mexique, ce n’est pas vraiment la place. Les supermarchés, les centres commerciaux, les spectacles... des snowbirds l’essayent, mais ils reviennent en Floride», conclut-il.
Portrait des snowbirds de CAA-Québec
Destination habituelle
- 68% en Floride (30% à Fort Lauderdale-Miami, 13% à Palm Beach, 5% à Tampa)
- 7% dans un État américain autre que la Floride, principalement le Texas et l’Arizona
- 8% au Mexique
- 5% dans les Caraïbes
- 7% de nos répondants affirment changer d’endroit chaque année
Hébergement
- 43% condo
- 15% véhicule récréatif
- 13% maison
- 13% maison mobile ou maison de parc
- 9% établissement touristique
- 7% résidence de tourisme
- 45% sont propriétaires, 53% locataires
Durée de séjour
Plus de la moitié des voyageurs prévoient, comme d’habitude, demeurer quatre mois ou plus à destination. 78% de ceux qui ont l’intention de voyager l’hiver souhaitent conserver la même durée de séjour que d'habitude.
- 46% 4 mois et plus
- 21% 3 mois
- 13% 2 mois
- 12% 1 mois
- 7% moins d’un mois
Période de départ et d’arrivée
- 34% partent en novembre, 23% en janvier
- 26% reviennent en mars, 55% en avril
(Source: CAA-Québec, constat ressort des versions 2020 et 2021 d'un sondage)
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