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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Des scientifiques s’unissent pour alerter l’administration Trump sur la gravité du changement climatique

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Agence QMI

2025-08-09T00:53:20Z
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Des dizaines de climatologues expérimentés ont adressé une réponse collective à un rapport de l’administration Trump contestant la gravité des changements climatiques.

Ce rapport, publié début juillet en parallèle aux propositions visant à assouplir les réglementations de certains secteurs polluants, a été élaboré par cinq chercheurs connus pour minimiser les impacts de la crise climatique sur la population américaine, rapporte CNN. Ces scientifiques, auteurs ou contributeurs de centaines d’études évaluées par leurs pairs, cherchent à contrecarrer ce qu’ils perçoivent comme une tentative de l’administration Trump d’écarter les données scientifiques climatiques fiables et largement reconnues. Outre ce rapport, que le ministère de l’Énergie et l’Agence de protection de l’environnement utilisent comme justification pour affaiblir les normes antipollution d’après CNN, l’administration Trump a retiré de tous les sites fédéraux les évaluations climatiques exigées par le Congrès.

Les scientifiques prévoient de rédiger un commentaire public sur le rapport du ministère de l’Énergie publié en juillet, selon Andy Dessler, directeur du Texas Center for Extreme Weather de l’Université Texas A&M, qui coordonne cette initiative. «Nous voulons que toutes les données scientifiques soient rendues publiques, afin que tout débat sur ce sujet puisse s’appuyer sur des données scientifiques solides», a déclaré Andy Dessler à CNN.

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Parallèlement aux efforts des climatologues traditionnels, l’Académie nationale des sciences a annoncé qu’elle lançait une étude exhaustive des conclusions scientifiques sur le climat depuis 2009, année de publication de la «Conclusion de mise en danger» («Endangerment Finding»), où on établissait que la pollution climatique menaçait la santé et le bien-être publics.

Cette révision accélérée, autofinancée selon l’Académie, devrait s’achever d’ici septembre 2025. «Des décennies de recherche et de collecte de données climatiques nous ont permis de mieux comprendre l’impact des gaz à effet de serre sur le climat», a expliqué dans un communiqué Marcia McNutt, présidente de l’Académie nationale des sciences. «Nous lançons cette nouvelle analyse des dernières données scientifiques climatiques pour offrir l’évaluation la plus récente aux décideurs politiques et au public», a-t-elle précisé.

Un rapport vivement critiqué

Contrairement aux évaluations climatiques nationales qui exigent des années de recherche et plusieurs cycles d’examen par les pairs, le rapport Trump a été élaboré par seulement cinq personnes en deux mois, sans validation externe. Plusieurs climatologues dont les travaux sont cités dans ce rapport affirment que leurs recherches ont été mal interprétées ou déformées. Andy Dessler a affirmé: «Ce n’est pas une représentation valable de la science du changement climatique, et nous voulons que cela soit clair.» 

Kim Cobb, directrice de l’Institut Brown pour l’environnement et la société et membre du groupe répondant au rapport de l’administration Trump, a souligné auprès de CNN l’importance du fait que ce rapport écarte les évaluations climatiques officielles tout en diffusant un nouveau discours trompeur. «Le fait que cette administration ait mis de côté la référence scientifique climatique – les évaluations nationales du climat – tout en promouvant un rapport rempli d’inexactitudes et de demi-vérités, marque un tournant historique préoccupant», a-t-elle indiqué.

Kim Cobb a exprimé son souhait de contribuer à «rétablir la vérité» concernant la science climatique dans leur réponse au rapport contesté. Et Andy Dessler, climatologue dirigeant la réponse au rapport du DOE, a indiqué que la communauté scientifique ressentait de «la colère» face à la manipulation et la déformation de leurs travaux pour les aligner sur le discours de l’administration Trump, qui favorise les combustibles fossiles et minimise l’importance des changements climatiques. 

«Nous avons consacré notre carrière à produire une science rigoureuse, et la science de mauvaise qualité nous offense. Ils ne posent pas de questions pertinentes et n’identifient pas d’aspects que les scientifiques auraient omis; la majorité de leurs arguments ont déjà été démontés», a-t-il précisé.

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