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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Des scientifiques réclament une vraie enquête sur la COVID à l'ouverture des Jeux de Pékin

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2022-02-03T17:12:39Z
2022-02-03T17:54:59Z
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Quelques heures seulement avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver 2022 à Pékin, une vingtaine de scientifiques internationaux ont appelé les autorités chinoises à permettre une enquête véritablement indépendante sur les origines de la COVID-19, détectée d'abord en Chine à la fin de 2019. 

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«Les efforts continus du gouvernement chinois pour bloquer une véritable enquête sur les origines de la pandémie sont un affront à la communauté scientifique et aux gens partout dans le monde», écrivent ces scientifiques d'Europe, des États-Unis, d'Australie, de Nouvelle-Zélande ou encore d'Inde et du Japon.

Ce groupe accuse Pékin «d'avoir détruit des échantillons biologiques, d'avoir caché des archives et d'avoir emprisonné de courageux journalistes-citoyens», qui apportaient un témoignage sur la COVID-19, détecté pour la première fois dans la ville de Wuhan en décembre 2019, avant de s'étendre au monde entier.

La lettre ouverte mise en ligne jeudi accuse également le gouvernement «de museler les scientifiques chinois pour les empêcher de parler ou d'écrire sur les origines de la pandémie sans autorisation préalable des autorités».

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Une enquête conjointe entre scientifiques chinois et internationaux, sous la houlette de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) , a déjà rendu un rapport, mais sans tirer de conclusion définitive sur les origines de la maladie.

Le document a privilégié la thèse d'un saut du virus d'une chauve-souris à l'homme en passant par un animal intermédiaire non identifié. La thèse d'une fuite d'un laboratoire de Wuhan avait été considérée comme «très improbable» et quasiment écartée, provoquant une levée de boucliers et minant la crédibilité de l'équipe.

Une nouvelle équipe a depuis été mise sur pied par l'OMS, mais sans résultat concret pour le moment. Pékin n'est pas enclin à laisser enquêter à nouveau sur place et l'équipe n'a pas accès aux données brutes du laboratoire de Wuhan, qui permettraient peut-être de confirmer ou écarter la thèse de la fuite du laboratoire.

Virginie Courtier, une généticienne directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l'Institut Jacques Monod à Paris a insisté sur le fait que demander une enquête sérieuse ne voulait pas dire que ce groupe penchait pour la thèse de la fuite.

«Nous ne savons vraiment pas si c'est un accident lié à la recherche ou si c'est complètement naturel», a-t-elle souligné dans un entretien avec l'AFP.

L'OMS insiste aussi sur le fait que de nouvelles enquêtes sont nécessaires pas seulement pour mieux comprendre cette pandémie, mais aussi pour mieux combattre la prochaine.

Sans une enquête internationale exhaustive et libre «tout le monde sur terre et les générations futures sont exposés à un risque inutile et plus élevé face à de futures pandémies», met en garde la lettre ouverte.

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