Des salaires de 275 000$ et plus pour 10 grands patrons de filiales méconnues d’Hydro-Québec

275 000$ et plus. C’est ce que gagne un club sélect de grands patrons d’Hydro-Québec aux deux chapeaux, qui dirigent en même temps une filiale de la société d’État et des secteurs clés du fournisseur d’électricité.

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Fin avril, Le Journal a demandé la rémunération totale (avec la ventilation) des cinq plus hauts dirigeants pour chacune des filiales d’Hydro depuis trois ans, en demande d’accès à l’information.

Un mois plus tard, Hydro a fourni la liste des cinq dirigeants les mieux payés des filiales, tirée du rapport annuel, et les cinq suivants les mieux payés, qui n’y apparaissent pas (voir le tableau).

Au sommet, on retrouve Claudine Bouchard, PDG de la Société d’énergie de la Baie James avec une rémunération de 841 073$, en 2023, qui est également VP exécutive d’Hydro.

Comme elle, Jean-Hugues Lafleur, PDG du Groupe financier HQ, obtient 766 946$, en raison de ses autres responsabilités de VP exécutif et chef de la direction financière de la société.

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Hilo peu transparente

De son côté, alors qu’elle est très visible à la télévision, à la radio et sur le web pour vanter ses services de maison intelligente, Hilo n’est pas tenue de dévoiler la rémunération de ses plus hauts dirigeants.

Le Journal a constaté que seulement les filiales chapeautées directement par Hydro-Québec ont l’obligation de se plier à la transparence des organisations publiques.

Puisque Hilo est une filiale de second rang détenue à 100% par Hydro-Québec Industech, elle-même détenue par Hydro-Québec, elle n’a pas besoin de dévoiler au public ces salaires.

Pourquoi? Au terme d’une saga judiciaire de huit ans, en 2015, les tribunaux ont déterminé que ce type de filiales n’étaient pas assujetties à la Loi sur l’accès aux documents, contrairement à celles de premier rang.

«Il est indispensable que la Loi sur l’accès s’applique à toute entité substantiellement financée par l’État», estime pourtant un rapport de la Commission d’accès à l’information (CAI), qui croit que cela «devrait inclure le groupe formé par l’organisme et les filiales qui lui sont rattachées directement ou indirectement».

Aujourd’hui, la CAI veut que la Loi soit modifiée pour assujettir les filiales des sociétés d’État qui ont au moins 50% de participation en fonds publics, peu importe leur rang.

Top 10 des dirigeants les mieux payés des filiales d’Hydro

1. Claudine Bouchard, PDG de la Société d’énergie de la Baie James et VP exécutive et cheffe de l’exploitation et des infrastructures d’Hydro‐Québec: 841 073$
2. Jean-Hugues Lafleur, PDG du Groupe financier HQ et VP exécutif et chef de la direction financière d’Hydro‐Québec: 766 946$
3. Pierre Despars, président d’Hydro-Québec IndusTech Inc et VP exécutif – Stratégies d’entreprise et développement des affaires: 707 360$
4. Pierre Gagnon, VP affaires juridiques de Gestion HQI Inc et Marketing d'énergie et VP exécutif, Affaires corporatives, juridiques et réglementaires et chef de la gouvernance d’Hydro-Québec: 491 989$
5. Andrée Boucher, VP finances d’Hydro-Québec IndusTech et Hydro-Québec international Inc et VP finances et trésorières d’Hydro-Québec: 461 084$
6. Mathieu Johnson, PDG d’Hydro-Québec International, PDG de Marketing d’énergie HQ et VP stratégies et développement d’Hydro-Québec: 397 105$
7. Louis Veci, président Société de transmission électrique de Cedars Rapid Limitée et directeur principal Opérations et maintenance d’Hydro-Québec: 326 320$
8. Simon Bergevin, DG Marketing d’énergie HQ et directeur principal Transition énergétique d’Hydro-Québec: 297 634$
9. Christian Leblanc, VP trésorier du Groupe Financier HQ et gestionnaire de portefeuille principal d’Hydro-Québec: 320 900$
10. Stéphane Jean, PDG de HQ Manicouagan et directeur principal projets et production d’Hydro-Québec: 276 675$

(Source : rémunération 2023, rapport annuel et réponse à une demande d’accès du Journal d’Hydro-Québec)