Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Des responsables du fiasco SAAQclic récompensés par le gouvernement

Partager
Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-02-21T19:05:00Z
2025-02-21T19:30:34Z
Partager

Au lieu de punir les responsables du fiasco SAAQclic, le gouvernement a offert des promotions aux principaux architectes du scandaleux projet informatique de la Société d’assurance automobile du Québec.

• À lire aussi: Fiasco total à la SAAQ: comment tout le monde a-t-il pu être berné?

• À lire aussi: SAAQclic: bienvenue au Québec où personne n’est jamais responsable!

Jeudi, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, déclarait que des responsables du projet SAAQclic avaient floué la haute direction de la SAAQ, son conseil d’administration et le gouvernement.

Ils ont caché des retards, des problèmes informatiques et l’explosion des coûts de 500 millions $ qui porteront la facture à au moins 1,1 milliard $ en 2027.

QUI ÉTAIT AUX COMMANDES?

  • L’ex-PDG de la SAAQ, Denis Marsolais, qui a été remercié de son poste dans la foulée du fiasco, a été nommé président de l’Office de la protection du consommateur par le gouvernement de la CAQ en février 2024.
  • Le vice-président de l’expérience numérique de la SAAQ et responsable du projet CASA (SAAQclic), Karl Malenfant, a pris sa retraite paisiblement en janvier 2024, plus d’un an après les déboires de SAAQclic.
  • La directrice générale principale du Projet CASA (SAAQclic), Caroline Foldes-Busque, a été promue vice-présidente de l’expérience numérique de la SAAQ en janvier 2024, après le départ à la retraite de son mentor Karl Malenfant.
  • L’ex-patron de LGS, la firme ayant conçu le système CASA (SAAQclic) pour des centaines de millions $, Michel Dumas, a été nommé en novembre 2024 par le gouvernement Legault vice-président de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
Publicité

Berné?

Après le dépôt du rapport du Vérificateur général du Québec jeudi, le PDG de la SAAQ, Éric Ducharme, a visé du bout des lèvres l’ex-vice-président de l’expérience numérique pour les déboires de SAAQclic. «Karl Malenfant avait un très grand rôle à jouer avec son collègue de [la firme informatique] LGS», a-t-il déclaré.

M. Ducharme a été nommé en 2023 par le gouvernement afin de faire le ménage à la suite du déploiement catastrophique de SAAQclic. Il dit avoir été trompé, tout comme la ministre des Transports Geneviève Guilbault. «On nous a menti», plaide le gouvernement de la CAQ.

Plusieurs avis écrits et un verbal avaient pourtant été produits par des experts afin d’avertir les responsables des risques de dérapage du projet. Tout cela aurait été caché aux dirigeants qui ont donné le feu vert à SAAQclic en février 2023.

Après son entrée en fonction, Éric Ducharme a continué de faire confiance à cette direction, si bien qu’il a maintenu en poste Karl Malenfant jusqu’à sa retraite et ensuite promu la directrice principale du projet CASA.

Pire, le conseil des ministres a placé l’ex-président de la firme LGS dans le siège de vice-président de la CNESST. Il était «leader adjoint au chef du projet CASA», indique la SAAQ.

Publicité

Une catastrophe

Le contrat de conception de CASA, le projet numérique censé moderniser l’organisation avec la plateforme SAAQclic, a été signé avec l’Alliance Société conseil groupe LGS et l’entreprise SAP Canada inc.

Ces entreprises ont remporté le pactole pour concevoir, développer et déployer la transformation numérique de la SAAQ.

Dans son rapport, le VG rapporte que le budget de 638 millions $ pour le projet a explosé et que les coûts frôleront «minimalement» 1,1 milliard $.

La direction des technologies de l’information sous la gouverne de Karl Malenfant aurait fait miroiter que le programme CASA était sur la bonne voie. Les responsables auraient falsifié les indicateurs de performance.

Le VG lève également le voile sur un possible conflit d’intérêts dans l’octroi d’un des principaux contrats du projet CASA. L’entreprise SAP qui a conseillé la société avant la publication de l’appel d’offres a elle-même remporté le contrat avec son allié LGS.

Une enquête est-elle possible?

  • La ministre des Transports Geneviève Guilbault veut faire la lumière sur ce fiasco.
  • Les libéraux demandent à l’Autorité des marchés publics (AMP) d’enquêter.
  • L’AMP confirme prendre connaissance du contenu du rapport du VG.
  • L’Unité permanente anticorruption (UPAC) signale avoir pris connaissance du rapport du VG.
Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité