Des propriétaires contestent la voie de contournement de Lac-Mégantic
Mélissa Fauteux | TVA Nouvelles
La construction de la voie de contournement ferroviaire continue de susciter de l'inquiétude et de l'incompréhension auprès de plusieurs propriétaires qui verront l'infrastructure passer sur leur terrain.
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En deux ans, l'emprise demandée par le gouvernement a augmenté au point où certaines terres agricoles seront carrément défigurées. C'est le cas de la ferme familiale des Boulanger, située à l'angle des routes 204 et 161 à Lac-Mégantic.
Yolande Boulanger et son fils font partie des 33 producteurs agroforestiers chez qui la voie de contournement ferroviaire passera. Pour l'implanter, une importante tranchée devra être creusée.
Initialement, le gouvernement prévoyait lui prendre sept acres de terres, mais il a revu ses plans dans les dernières semaines. Il prendra plutôt 40 acres, soit cinq fois plus que prévu. Le tout, sans explication.
«C'est épouvantable. Notre maison et nos bâtiments de fermes se retrouvent enclavés. Ce tracé-là, au point de vue environnemental, au point de vue écologique, au point de vue humain, il n'a aucun sens!», protestent les membres de la famille Boulanger.
L'emprise est de plus en plus grande
La famille Boulanger n'est pas la seule dans cette situation. À quelques centaines de mètres vers Lac-Mégantic, on retrouve Michel Dallaire qui avait déjà prévu scinder sa terre en plus de 300 lots pour des constructions résidentielles.
Tout ça, c'est avant que la voie de contournement ne vienne briser son rêve. Non seulement elle passera sur sa terre, mais elle la divisera en deux.
Un pont sera construit pour qu'il puisse accéder à son autre partie, mais le gouvernement veut lui refiler la facture de l'entretien du pont. En plus, il lui prend dorénavant 14 acres plutôt que sept.
«Ils se foutent de nous autres. Ils n'ont pas de respect. Ils disent quelque chose et ne le font pas», s’offusque M. Dallaire.
Pour répondre aux besoins du CP
Sur le chemin Wolf, les impacts sont aussi majeurs. Le pont qui enjambe la rivière Chaudière passera au-dessus de l'actuelle maison centenaire de Raymond Savoie.
Le gouvernement devra la déménager et la relocaliser ailleurs. Selon M. Savoie, les coûts de la maison en pierres sont estimés à près de 500 000 $.
Chez Sylvain Côté, qui est propriétaire avec sa conjointe d'une érablière à la limite de Nantes et de Lac-Mégantic, l'emprise est passée de 54 mètres à 81 mètres. Le tout, dans un milieu humide.
«La seule réponse qu'on m'a donnée, c'est qu'on en prenait plus parce que c'est ce que demande le Canadien Pacifique», dit-il.
TVA Nouvelles a sollicité une entrevue auprès de Transport Canada qui n’a pas encore donné sa réponse.