Des républicains inquiets du licenciement par Trump d’une responsable des statistiques concernant l’emploi aux États-Unis
Olivier Boivin
Plusieurs élus républicains sont inquiets à la suite du licenciement par Donald Trump cette semaine de la responsable des statistiques concernant le marché du travail aux États-Unis.
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Le président américain a agi de la sorte vendredi, à la suite de la parution des dernières données sur l’emploi aux États-Unis, qui contenaient notamment une révision du nombre d’emplois créés lors des mois de mai et de juin, qui se situent bien en deçà des prévisions.
«À mon avis, les chiffres de l’emploi ont été FAUSSÉS de manière à faire mal paraître les républicains et MOI, a-t-il écrit sur son réseau, Truth Social. J’ai indiqué à mon équipe que cette personne nommée par Joe Biden devait être congédiée IMMÉDIATEMENT.»
En entrevue à l’émission Meet the Press, sur les ondes de NBC News, le président du Conseil économique national des États-Unis, Kevin Hassett, a défendu la décision du président de congédier la responsable de la Commission des statistiques du travail, Erika McEntarfer.
Il n’a cependant pas été en mesure de présenter de preuve qui témoignerait d’une manipulation des chiffres.
«Ce qu’on a vu au cours des dernières années, c’est plusieurs révisions des chiffres des mois précédents. Les révisions pour les mois précédents sont souvent plus importantes que le nombre lui-même pour le mois en question», avance-t-il.
Des révisions qui ne sont pas rares
Face à cette situation, des élus républicains ont fait part de leurs inquiétudes, étant donné que les «révisions» auxquelles M. Hassett fait allusion arrivent fréquemment pour des raisons administratives.
Les statisticiens envoient des formulaires aux grands employeurs américains pour qu’ils leur fassent part des fluctuations de postes ouverts et de nombre d’employés dans leur entreprise afin de dresser un portrait de la situation à travers le pays.
Cependant, certains employeurs n’envoient pas leurs réponses à temps pour la publication des chiffres, ce qui force les statisticiens à effectuer une projection avec les résultats reçus.
Dans les mois qui suivent, davantage de formulaires sont reçus, ce qui permet de dresser un meilleur portait de la situation.
C’est ce retard dans la réception des réponses de la part des entreprises qui causent ces révisions, comme celles critiquées par Donald Trump.
La sénatrice du Wyoming, Cynthia Lummis, fait partie de ceux qui sont réticents face à cette décision du président, selon ce que rapporte The Guardian.
«Si le président congédie une statisticienne parce qu’il n’aime pas les chiffres, mais qu’ils sont justes, c’est un problème, déclare-t-elle. Ce n’est pas la faute de la statisticienne si les chiffres sont justes, mais que le président ne les aime pas.»
Le sénateur républicain de la Caroline du Nord, Thom Tillis, abonde dans le même sens.
«Si elle a uniquement été congédiée [...] parce qu’ils n’aimaient pas les chiffres, ils doivent faire preuve de plus de maturité», indique-t-il.
Le sénateur du Kentucky, Rand Paul, a aussi ajouté sa voix à celle de ses collègues, selon NBC News.
«On se doit d’avoir un endroit où consulter des statistiques qui sont objectives», mentionne-t-il.
Le président américain, Donald Trump, n’a pas encore indiqué qui allait remplacer la responsable de la Commission des statistiques de l’emploi, Erika McEntarfer.