Football de la NCAA: la persévérance sur le plan scolaire permet à Steve Bolo Mboumoua de réaliser un rêve

Richard Boutin
L’histoire de Steve Bolo Mboumoua est tout simplement incroyable.
Arrivé au Québec en 2016 à l’âge de 12 ans de son Cameroun natal en compagnie de sa mère, de son frère et de sa sœur, l’ailier défensif qui vient de fracasser un plafond de verre en devenant le premier Québécois à signer avec le prestigieux programme du Crimson Tide d’Alabama n’avait jamais touché à un ballon de football de sa vie.
Adepte du soccer où il excellait, Mboumoua a été initié au football au sein du programme des Béliers de l’école secondaire Montignac à Lac-Mégantic, institution qui compte un peu moins de 1000 étudiants. Il a également dû mettre les bouchées doubles sur le plan des études qu’il a amorcées sur sol québécois en adaptation scolaire.

«C’est une belle histoire de persévérance le parcours de Steve, raconte le responsable du programme de football des Béliers et enseignant à Montignac, Yannick Thibault. Il a travaillé fort pour se ramener dans la bonne direction.»
«Il s’est inscrit au diplôme d’études professionnelles (DEP) afin de continuer le football en plus de suivre des cours aux adultes, de poursuivre Thibault qui est impliqué avec les Béliers depuis 32 ans. Il a obtenu toutes ses unités en complétant une 6e année au niveau secondaire.»
Des enseignantes déterminantes dans son cheminement
Pour la grande annonce de Mboumoua, Thibault était évidemment présent pour celui qu’il aime comme un fils, mais aussi une dizaine d’entraîneurs du programme ainsi qu’une dizaine d’intervenants scolaires qui ont été proches dans le développement scolaire du jeune homme.
«Sans trois enseignantes qui étaient là en 2016 à son arrivée, Steve ne serait pas ici aujourd’hui, a confié Thibault, et il n’aurait pas joué au cégep. Nous sommes très fiers de sa réussite et ces trois dames ont joué un très grand rôle. C’est une réussite et une fierté d’école.»
Utilisé comme porteur de ballon à ses débuts en raison de son physique imposant (6 pi et 195 livres en 1re secondaire) et de sa vitesse, Mboumoua n’a pas tardé à s’imposer. Thibault lui a mentionné qu’il pourrait peut-être un jour évoluer chez les professionnels. Le coach pensait alors à la LCF et non à la NFL «Il m’a vraiment cru et il a mis les efforts à tous les niveaux. Dès le départ, j’ai vu que c’était un athlète en raison de sa démarche. Il était excellent au soccer et il aurait pu faire l’équipe du Québec. Lors d’une remise de bourses de la Fondation Aléo avant un match des Alouettes en 3e secondaire, Steve m’avait dit qu’il serait capable de faire aussi bien que les botteurs.»
«Ça n’arrive jamais au Québec qu’un gars signe à Alabama, mais je ne suis pas surpris que ça soit Steve qui a réussi l’exploit, d’ajouter Thibault qui a souligné le 50e anniversaire des Béliers en octobre dernier lors d’un match où Mboumoua était présent. Si quelqu’un était capable de défoncer des portes, c’était lui.»
Une maman comblée
Présente à Tuscaloosa lors de la visite officielle le 8 décembre, la maman savourait pleinement la réussite de fiston. «Je souhaite à tous les parents de vivre des moments aussi intenses, a exprimé Jeanne Belinga. Je n’ai pas dormi la nuit dernière. Ça m’a beaucoup rassuré le sens des détails des gens à Alabama et l’importance qu’ils accordaient à la famille. Il y avait notamment deux jeunes filles qui veillaient sur mon bébé alors que je pouvais visiter et poser toutes les questions que je voulais. On a laissé le choix à Steve et nous n’avons pas tenté de l’influencer.»