Des puissances au neutre


Stéphane Cadorette
À l’exception d’une poignée d’équipes qui fonctionnent à plein régime, plusieurs clubs qui étaient perçus comme de solides prétendants se cherchent depuis le début de la saison dans la NFL. Est-ce là un signe de parité à travers la ligue ou, plutôt, de médiocrité ?
Il y a, bien sûr, les Eagles qui sont invaincus et qui n’ont à peu près rien à se reprocher. Il y a les Bills qui ne montrent qu’une défaite malgré un début de calendrier peu commode et une tempête de blessures en début de saison. Puis, tout indique que les Chiefs possèdent encore une bonne force de frappe.
Ensuite ? Il n’est vraiment pas évident pour le moment d’identifier quelles sont les réelles équipes en puissance. Parmi le reste du lot, seuls les Vikings et les Giants revendiquent cinq victoires. Les résultats sont là, mais des points d’interrogation demeurent bien présents pour l’instant.
Attaques en panne
Signe qu’il est difficile de se démarquer, pas moins de 10 équipes se retrouvent dans un bouchon de circulation avec des dossiers de 3-3.
Récemment, Tom Brady s’est fait questionner sur cette situation. Le célèbre quart-arrière n’a pas évité le sujet, mentionnant qu’il voyait cette saison « beaucoup de très mauvais football ».
Brady ne pouvait mieux dire ! Plusieurs amateurs de football se plaignent avec raison des matchs à heure de grande écoute pénibles à regarder cet automne.
Tout devrait rentrer dans l’ordre ; inutile de viser une grande réforme de la programmation. Chaque année, la crème finit par remonter.
Il n’en demeure pas moins que, pour l’instant, les équipes marquent en moyenne 21,6 points par match cet automne. C’est plus bas que la moyenne de 23 de l’an dernier et de 24,8 de 2020. Depuis deux ans, le total de points par match a donc chuté, de 49,6 à 43,2.
À ce stade-ci de la campagne, 448 touchés ont été inscrits, comparativement à 531 au même moment de la saison dernière.
Les canons se cherchent
Lors de la réunion des propriétaires, cette semaine, à New York, des représentants de la ligue ont assuré qu’ils n’étaient pas préoccupés par ce creux offensif pour l’instant.
En attendant, un club habituellement explosif tel que les Packers a marqué 15 points ou moins dans trois de ses six matchs. Les Buccaneers ont inscrit un touché offensif ou moins dans trois de leurs six rencontres.
Les Broncos, qui devaient enfin s’élever offensivement avec l’arrivée de Russell Wilson, transforment l’expérience télévisuelle en pitoyable cauchemar.
Les Rams, champions en titre du Super Bowl, sont bien loin d’être au point à l’attaque, avec trois matchs de 10 points ou moins et 13 revirements à leurs dépens. Les finalistes, les Bengals, ont déjà été limités trois fois à 20 points ou moins malgré leur bel arsenal offensif.
Pour démontrer à quel point un peu tout le monde se retrouve dans le même paquet sans se démarquer, les Browns n’ont pas gagné un match depuis le 22 septembre et pourtant, ils ne sont qu’à un match de la tête de leur division.
Dans la Conférence nationale, en dehors des trois équipes dotées d’une fiche gagnante dans la division Est, il n’y a qu’une seule autre équipe (Vikings) qui montre un dossier positif dans les trois autres divisions combinées.
Bref, on revient à la question de départ : belle parité ou triste médiocrité ?
5 points à surveiller
1. Des matchs serrés
Même si les explosions offensives ne sont pas au rendez-vous, les fervents peuvent se consoler avec le fait que les matchs sont la plupart du temps très serrés. En moyenne, les parties sont décidées par un écart de 8,9 points. Si la tendance se maintient, ce sera le plus petit écart en moyenne dans l’ère du Super Bowl. Le record est de 10,2 points, en 2016.
2. Énigmatiques Ravens
Les Ravens se mesurent aux Browns et les gagnants pourraient se retrouver au sommet de la division Nord de l’AFC. Incroyable mais vrai, les Ravens sont la seule équipe de l’histoire, selon Elias Sports, à ne pas présenter une fiche gagnante après avoir détenu une avance d’au moins 10 points dans chacun de leurs six premiers matchs. À noter que les Browns mènent la NFL avec 172 verges au sol par match, tandis que les Ravens mènent avec 5,9 verges par course.
3. Tua de retour
C’est le grand retour du quart-arrière des Dolphins Tua Tagovailoa, face aux Steelers. Il sera scruté à la loupe en raison de la commotion troublante qu’il a subie à la semaine 4, quelques jours à peine après avoir été sonné une première fois contre Buffalo. Reprendra-t-il sur son bel élan du début de saison ou deviendra-t-il plus craintif à la suite des coups encaissés ? Tagovailoa affirme qu’il ne se souvient plus des instants après que sa tête a durement frappé le sol.
4. Un nom à retenir
Il y a quelques fois déjà que le nom de Tariq Woolen a été évoqué dans ces pages. Le demi de coin recrue des Seahawks connaît tout un début de carrière. Il a réussi une interception à chacun de ses quatre derniers matchs. Avec une autre interception dimanche face aux Chargers, il deviendrait la deuxième recrue dans l’histoire avec une interception dans cinq matchs de suite, après Jairus Byrd. Il pourrait aussi devenir le quatrième joueur avec au moins cinq interceptions à ses sept premiers matchs.
5. Dans une classe à part
Patrick Mahomes et les Chiefs affrontent les 49ers. Le quart-arrière en sera à son 70e départ en carrière et montre à ce jour une fiche de 54-15. Si les Chiefs l’emportent, il deviendra le troisième pivot seulement à avoir signé 55 victoires à ses 70 premiers départs. Otto Graham détient la marque avec 56 victoires, dans les années 1940, avec les Browns. L’autre qui a signé 55 victoires est Ken Stabler, avec les Raiders.