Des produits chimiques dans l’eau potable de certaines régions au Québec

Agence QMI
Les eaux de plusieurs régions du Québec contiennent une proportion préoccupante de produits chimiques synthétiques: les contaminants perfluorés (PFAS).
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C’est à tout le moins ce qu’a découvert une équipe de recherche en chimie environnementale de l’Université de Montréal en analysant les contaminants perfluorés (PFAS) présents dans 463 échantillons d’eau potable prélevés dans 376 municipalités et 17 régions administratives du Québec.
Les PFAS sont des produits chimiques utilisés dans les textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques dits hydrofuges et les produits phytosanitaires. Ces produits ont été associés à des effets néfastes sur la santé, notamment une réduction de la réponse des anticorps à la vaccination, la dyslipidémie, une diminution de la croissance fœtale et le cancer du rein.
Santé Canada estime que les concentrations en PFAS ne doivent pas dépasser 30 nanogrammes par litre (ng/L), mais aucune norme contraignante n’a été édictée, ni au Québec, ni au Canada.
Voici les régions en eau trouble:
- La Vallée du Saint-Laurent
L’eau du robinet provenant du Saint-Laurent a montré une concentration en PFAS relativement constante d’une année à l’autre et d’un endroit à l’autre, variant de 9,2 à 16 ng/L.
- Abitibi-Témiscamingue et Lanaudière
En Abitibi-Témiscamingue, les profils de PFAS étaient similaires pour les trois années consécutives d'échantillonnage et leurs concentrations totales étaient relativement hautes, jusqu'à 108 nanogrammes par litre.
Lanaudière a révélé une concentration totale de PFAS relativement élevée, de 68 à 82 ng/L.
Des quantités anormalement élevées de certains PFAS ont également été retrouvées dans les eaux provenant des rivières Richelieu et des Milles Îles.
En revanche, l'est de la province, comprenant le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Gaspésie et le Saguenay ‒Lac-Saint-Jean, était généralement caractérisé par de très faibles concentrations de PFAS.
Les échantillons d'eau du robinet ont été prélevés dans tout le Québec au cours des étés et des automnes 2018, 2019 et 2020 dans des lieux d'accès public. L’article a été prépublié en ligne dans Water Research le 15 février 2023.