Des prières de rue islamistes à Montréal


Mathieu Bock-Côté
Le sujet gonflait sur les réseaux sociaux depuis un temps, mais la classe politique s’en tenait éloignée, comme s’il était entouré d’une étrange omerta.
Je parle des prières de rue islamistes devant la basilique Notre-Dame, à Montréal.
Mais voilà que des militants nationalistes s’en sont mêlés, en allant contre-manifester.
La classe politique commence à s’en inquiéter aussi, et le rapport Pelchat-Rousseau sur la laïcité demande aux municipalités d’encadrer le phénomène.
Naïveté?
Alors de quoi ces prières sont-elles le nom? Les naïfs, mais ils ne sont pas si nombreux, veulent y voir des gens pieux sans lieu de prière, décidant pour cela d’occuper la rue. Par hasard, en s’installant juste devant la basilique Notre-Dame.
Les faux naïfs, plus nombreux, qui sont souvent professeurs d’université ou commentateurs à la radio-télévision fédérale, disent plutôt, avec un air de supériorité morale, que ces gens ne font que prier, que leurs prières ne dérangent personne et que ceux qui confessent une certaine inquiétude témoignent surtout de leur intolérance.
C’est le parti du déni, qui fait tout pour garder la tête dans le sable. Pour ce parti, on ne saurait critiquer le comportement d’un groupe «minoritaire» sans verser dans le racisme et la xénophobie.
Il y a enfin l’immense majorité, qui comprend spontanément ce qui se passe: nous sommes devant une provocation islamiste, qui vise explicitement l’occupation de l’espace public, sur le mode conquérant, en imposant la loi de l’islam, devant une société pétrifiée.
Cette dynamique est indissociable de la diffusion du voile islamique, de l’hallalisation de l’alimentation, de la multiplication des accommodements «raisonnables» qui participent tous à l’inversion du devoir d’intégration propre au multiculturalisme.
Elles ne sont évidemment pas une exclusivité québécoise.
On a assisté à la même offensive dans de nombreux pays européens comme la France, le Royaume-Uni ou la Belgique. Ce dernier est à ce point avancé sur le chemin de l’islamisation qu’il ne sera plus, après-demain, un pays occidental.
Le monde occidental a longtemps fermé les yeux devant l’islamisme conquérant et maintenant, il se demande que faire.
Car une société qui s’islamise change d’identité.
Que faire devant l’islamisme agressif qui mise sur les changements démographiques entraînés par l’immigration massive pour imposer sa vision du monde à nos sociétés?
Multiculturalisme
Le Canada a une prédisposition à se laisser conquérir, et pas seulement parce que Mark Carney a dit récemment que les valeurs islamiques sont les valeurs canadiennes.
Le multiculturalisme, inscrit dans la Constitution, pousse le pays à célébrer la diversité pour elle-même, et considère que la société d’accueil n’est pas en droit d’imposer ses normes culturelles à ceux qui la rejoignent.
Seul le Québec cherche à y résister, même si la Constitution canadienne, qu’il n’a pas signée, l’empêche de mener la politique d’intégration et d’immigration qui servirait vraiment ses intérêts.
De ce point de vue, la lutte pour l’indépendance et la résistance à l’islamisation de notre société sont profondément liées.