Des préposées dépassées par une éclosion de COVID-19 à Drummondville
Mélissa Fauteux
Des préposées aux bénéficiaires du CHSLD Frederick-George-Heriot de Drummondville, qui est aux prises avec une importante éclosion de cas de COVID-19, sonnent l'alarme.
Elles demandent aux gestionnaires de l'établissement de prendre les mesures qui s'imposent pour ajouter suffisamment d'employés sur les étages afin que les soins aux patients ne soient plus affectés.
«C'est la catastrophe ici! a lancé d'emblée une des préposées en pleurs dans sa voiture qui a demandé à conserver son anonymat par peur de représailles. Ils font croire que tout va bien, mais dans le fond, ça ne va vraiment pas bien. Le centre est en train de “crasher”! On a une page et demie de bains à reprendre parce qu'en fin de semaine, on était juste trois préposées sur le plancher.»
Une de ses collègues, qui veut aussi rester anonyme, a abondé dans le même sens.
«On serait supposées être, minimum, sept ou huit et on n'est jamais ça. On a beau leur dire, mais y'a rien qui se passe. On est toutes découragées. On est toutes à veille de donner notre carte», a-t-elle dit.
La Croix-Rouge en renfort
Depuis le 14 février, 79 résidents ont contracté la COVID-19. De ce nombre, 14 sont décédés. Les employés n'ont pas non plus été épargnés puisque 50 d'entre eux ont été infectés. Seize sont actuellement retirés du travail.
Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a fait appel à la Croix-Rouge. Depuis le 4 mars, sept à huit employés viennent prêter main-forte chaque jour. Ils s'occupent entre autres d'alimenter les résidents et de faire des activités avec eux pour éviter leur déconditionnement.
L'établissement aimerait qu'ils soient au moins 13. Mais selon Mehdi Takka, un infirmier auxiliaire qui travaille au CHSLD, il en faudra beaucoup plus à long terme.
«On a vraiment besoin de beaucoup de personnel. C'est une problématique dont on a discuté avec les gestionnaires et on n’arrête pas de leur dire. Pour régler toutes les problématiques, il faut plus de personnel.»
Ce manque de personnel fait aussi craindre le pire à des proches aidants.
«Avant l'éclosion, il n'y avait pas de surplus de personnel et nos proches avaient à peine l'attention dont ils avaient besoin. Mais là, pour nos aînés, il faut le crier haut et fort: il faut que ça s'arrête!» a-t-il ajouté.
Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a décliné la demande d'entrevue de TVA Nouvelles. Par courriel, l’organisation a dit être sensible et prendre très au sérieux tous les propos rapportés.