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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Des policiers experts en capacités affaiblies déployés pour des barrages routiers

Voici ce qui pourrait se produire si vous vous faites épingler

Des policiers experts en matière de facultés affaiblies auront à l'oeil les chauffards, dans la grande région de Montréal et ses alentours.
Des policiers experts en matière de facultés affaiblies auront à l'oeil les chauffards, dans la grande région de Montréal et ses alentours. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2023-02-25T02:33:13Z
2023-02-26T20:49:08Z
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Temps des Fêtes ou pas, des policiers spécialisés pour détecter les automobilistes aux facultés affaiblies cherchent à épingler des conducteurs délinquants, comme c'est le cas ce week-end, à l'aube de la semaine de relâche dans la grande région de Montréal et ses alentours.

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«On intervient constamment et à l'année [...] Il n'y en a pas plus dans le temps des Fêtes, c'est tout le temps», prévient Mathieu Synnott, coordonnateur provincial en capacités affaiblies pour la Sûreté du Québec (SQ).

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Pour les soirées de jeudi à samedi, plusieurs contrôles routiers dans différents secteurs du grand Montréal sont à l’horaire. La SQ, avec la collaboration d'autres corps municipaux, pourrait être présente par exemple à Mont-Tremblant, où de nombreux touristes américains sont attendus, ou encore dans le quartier Dix30, à Brossard.

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Il faut savoir que seront envoyés sur le terrain des «agents évaluateurs», soient des policiers qui ont suivi une formation étoffée pour évaluer des automobilistes ayant consommé des narcotiques, des substances inhalées ou même des hallucinogènes.

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

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Dans le cadre son Escouade Influence, la SQ invite depuis janvier des troupes œuvrant à l'extérieur des grandes villes du Québec pour des opérations en matière d'alcool et de drogues. L'objectif: faire le plein de connaissances auprès de leurs collègues du grand Montréal.

«C'est ça qu'on vise en les amenant ici. C'est pour qu'ils reviennent dans leur région avec de nouvelles expériences, de nouvelles drogues ou de nouveaux genres d'interventions», indique l'agent Synnott.

Mathieu Synnott, coordonnateur provincial en capacités affaiblies pour la Sûreté du Québec.
Mathieu Synnott, coordonnateur provincial en capacités affaiblies pour la Sûreté du Québec. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Le Journal était d'ailleurs aux premières loges, jeudi soir, sur l'avenue Souligny, près de la rue Dickson, pour observer le travail des agents évaluateurs, dont certains provenaient du Centre-du-Québec ou du Bas-Saint-Laurent.

Voici ce qui pourrait vous arriver dans un barrage routier

Bon temps ou mauvais temps, les policiers, avec les gyrophares de leur véhicule bien visibles, vont ralentir le trafic pour aborder chaque conducteur.

Lors de notre passage, quelques automobilistes ont dû se ranger en bordure de route après les premières observations des policiers. L'un d'eux, par exemple, a dû faire remorquer son véhicule comme il avait un permis invalide. 

Lors de notre passage, quelques automobilistes ont dû se ranger en bordure de route après les premières observations des policiers.
Lors de notre passage, quelques automobilistes ont dû se ranger en bordure de route après les premières observations des policiers. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

«On regarde un peu de tout. Oui l'alcool et la drogue, mais il y a ça aussi en même temps», convient la sergente Camille Savoie.

D'autres conducteurs ont également été amenés dans un endroit sécuritaire pour passer des tests. Ce fut le cas d'un jeune homme dans la vingtaine aux yeux rougis, dont le véhicule dégageait une odeur de cannabis. Son équilibre et sa concentration ont été mis à l'épreuve.

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MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

«Il m'en manque un peu pour procéder à son arrestation, explique au Journal le policier qui a examiné le jeune homme. Dans ce cas-ci, on va lui faire une bonne morale pour la consommation de drogue au volant, qu'on n'a pas de tolérance là-dessus.»

Dans l'optique où l'individu se serait fait passer les menottes aux poignets, il aurait été ramené dans un poste pour de nouveau faire face à l'agent évaluateur.

«C'est un peu paramédical. Il prend le pouls avec un brassard, la température corporelle, la tension artérielle, il vérifie la dimension des pupilles», détaille Mathieu Synnott.

Les agents évaluateurs sont généralement appelés à intervenir dans un poste de police après qu'un automobiliste ait été arrêté par un patrouilleur qui avait des motifs raisonnables de douter l'état du citoyen. Dans le cadre de cette intervention, ils sont déployés sur le terrain.
Les agents évaluateurs sont généralement appelés à intervenir dans un poste de police après qu'un automobiliste ait été arrêté par un patrouilleur qui avait des motifs raisonnables de douter l'état du citoyen. Dans le cadre de cette intervention, ils sont déployés sur le terrain. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Qui sont ces policiers experts?

Les policiers désirant approfondir leurs connaissances en matière de facultés affaiblies pour devenir «agents évaluateurs» doivent suivre une formation qui s'étend sur deux mois. Cette expertise est accessible depuis 2008.

Ils sont généralement appelés à intervenir dans un poste de police après qu'un automobiliste eut été arrêté par un patrouilleur qui avait des motifs raisonnables de douter l'état du citoyen.

L'agent va lancer une série de tests médicaux qui peut s'échelonner sur une période de 45 minutes.

«Il va amener une preuve de capacités affaiblies par une drogue et à la fin, il va collecter un échantillon d'urine ou de sang sur la personne pour savoir ce qu'elle a dans son système, explique Mathieu Synnott. Il [pourrait] témoigner comme expert à la cour.»

Quelques chiffres et tendances

– On compte 83 agents évaluateurs au sein de la Sûreté du Québec, et 189 au total dans l’ensemble des corps policiers de la province.

«On fait tout ce qu’on peut pour en former, soutient Mathieu Synnott, coordonnateur provincial en capacités affaiblies pour la Sûreté du Québec. Actuellement, ça répond à la demande.»

– Plus de 50% des événements de capacités affaiblies sont issus de dénonciations citoyennes. «Ce sont nos yeux et nos oreilles», illustre l’agent Synnott.

– Les stimulants, comme la méthamphétamine et la cocaïne, sont parmi les drogues les plus dépistées, devant le cannabis, contrairement à la croyance populaire.

– Lors de contrôles routiers, les policiers peuvent faire un test de dépistage d’alcool aléatoire, sans doute raisonnable.

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