Pékin 2022: des planchistes canadiens populaires en Asie


François-David Rouleau
Quand on aperçoit l’intérêt porté tant dans les gradins que par les médias asiatiques envers Maxence Parrot et Mark McMorris, c’est à se demander s’ils le sont tout autant au Canada.
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Lundi trois représentants de la presse canadienne leur posaient des questions pendant que les journalistes chinois, japonais et coréens eux se les arrachaient, ou presque.
Doit-on comprendre qu’on ne leur accorde pas assez d’importance ?
Pas tout à fait, car les deux habiles planchistes ont marqué l’imaginaire des Asiatiques en 2018 en plus de faire des flammèches par ici depuis des années. Normal, donc, qu’ils attirent beaucoup l’attention.
« J’ai aussi deux commanditaires chinois. Je suis venu en Asie et en Chine très souvent depuis 10 ans. Que ce soit pour des compétitions ou des présences publiques. Les gens me connaissent et je vois que le snowboard a vraiment gagné en popularité dans ce pays », a expliqué Parrot qui avait d’ailleurs participé à l’épreuve test des Jeux au Big Air Shougang en 2019. Ils apprécient me voir, je crois bien. »

Tombeur de pandas
Tout aussi populaire que son compatriote pour sa quinzaine de passages en Asie depuis une décennie, McMorris essaie aussi d’attirer la sympathie chinoise.
Fin renard, il utilise une stratégie qui ne passe pas inaperçue.
Un gros panda apparaît sur sa planche, tant dessus que dessous.
Animal emblématique chinois, il a frappé dans le mile. Le panda ne devait pas se retrouver sur ses planches avant 2023. Il a devancé la conception.
« Pour cette compétition chinoise, c’était un no-brainer. J’aime cet animal. Il semble gentil, indique-t-il en pointant la sympathique bouille de l’animal sur sa planche, fier d’en jaser. J’ai toujours aimé y voir des animaux. En 2020, j’avais un grizzly. »
Une préparation de planche différente
Chaque athlète soigne son équipement différemment pour obtenir les meilleurs résultats. En surf des neiges, les ajustements diffèrent selon le type d’épreuve disputée. Au Big air, ils sont tout aussi importants.
L’équipe canadienne compte sur les précieux soins de Ryan McDermott, un véritable gourou des planches. L’Américain fait des miracles pour que les athlètes réalisent leurs prouesses. Il veille à l’affûtage, au cirage et à la moindre minime réparation à effectuer.
Selon les types de neige et les températures, l’opération est primordiale afin d’obtenir une bonne glisse, dont une bonne vitesse.
Pas toujours la vitesse
Sur une rampe de l’envergure du Big Air Shougang, la vitesse n’est pas tout à fait un enjeu. Il s’agit plutôt d’adopter son équipement aux conditions du terrain, surtout à la surface d’atterrissage.
À l’inverse de Sébastien Toutant et Mark McMorris, Max Parrot préfère une planche plus mordante au grand saut.
« Avant de m’élancer, je veux qu’elle soit bien aiguisée à la pierre diamant, a fait savoir Parrot. Pour le Big air, c’est plus dur pour amorcer le saut. Mais quand la planche mord à l’atterrissage, c’est plus facile de garder le contrôle ».
« Quand elle est moins aiguisée, cela permet de meilleures rotations, car la prise est moins forte sur la neige, a-t-il ensuite expliqué. C’est vraiment un goût personnel. »
De l’avis des deux planchistes, McDermott est la sommité dans le milieu pour chouchouter leur équipement.
« C’est un savant fou, a imagé McMorris. Il est le meilleur au monde. Il les règle parfaitement. »