Commerces non essentiels fermés: des pisciniers dénoncent des incohérences
Des articles pour piscines sont vendus dans les grandes surfaces alors qu’ils ne peuvent accueillir leurs clients

Catherine Bouchard
Des pisciniers dénoncent l’incohérence du gouvernement qui les empêche d’ouvrir leur commerce jugé non essentiel, alors que des produits pour piscines sont accessibles dans plusieurs grandes chaînes de magasins qui sont encore ouvertes.
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Martin Perreault, directeur des opérations pour les trois succursales de Club Piscine de la région de Québec, digère mal la fermeture temporaire de ses trois magasins, alors que de grandes chaînes sont disposées à vendre des produits dans lesquels il est spécialisé.
« Nous, on est fermés, mais les grandes surfaces, elles, vendent des produits et accessoires de piscines, des meubles d’extérieur et même des nains de jardin », déplore-t-il.
L’an passé à pareille date, son commerce était ouvert, puisqu’il était considéré comme essentiel. Cette année, il doit rester fermé sans explications. Seuls les achats en ligne et par téléphone sont permis.
« Des tonnes de clients se cognent le nez à nos portes », laisse tomber M. Perreault, ajoutant que ces derniers finissent souvent par faire leurs achats ailleurs.
« Quand tu entres chez Canac, par exemple, et qu’on peut ramasser ce qu’on veut, la situation est dure à accepter », observe-t-il.
Même son de cloche du côté de l’entreprise Trévi. Le directeur du marketing, Alain Gravel, estime aussi qu’il y a une injustice vécue par rapport aux grandes surfaces. Le processus d’achat en ligne peut décourager les clients et les inciter à se diriger dans les commerces encore ouverts.
« Je souhaite que la pandémie se règle, mais je veux simplement que ce soit juste », fait valoir M. Gravel.
Divergences à prévoir
Le ministère de l’Économie indique que « le choix des catégories d’établissements pouvant continuer d’accueillir la clientèle est d’abord établi sur la base des besoins primaires d’une personne et la nécessité de se procurer les biens et services essentiels en personne ».
« Le gouvernement reste conscient de l’importance de l’opération d’un établissement commercial pour un entrepreneur. Ainsi, pour tous les commerçants, le commerce en ligne ou par téléphone, la livraison à domicile ou le ramassage en bordure de magasin sont recommandés », précise Jean-Pierre D’Auteuil, porte-parole.
Il ajoute que les catégories de biens essentiels sont définies plus largement que par des listes détaillées pour répondre à des besoins saisonniers ou encore par souci d’équité entre différentes catégories de commerces.
« Certaines divergences d’interprétation sur le caractère essentiel de certains produits sont donc à prévoir entre les commerces, et des ajustements peuvent être apportés au besoin », termine-t-il.