Des parents se privent d'une croisière de 30 000$ pour aider leur fils à s'acheter une propriété

Florence Lamoureux
Pour permettre à leur fils de s'acheter une maison en pleine crise du logement, un couple de parents a pris la décision d'annuler leur croisière annuelle de 30 000$ à partir de la Floride vers les Caraibes.
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«À l’aide de ce montant, notre fils, Brian, a acheté sa maison. J’avais déjà réservé les 3 chambres sur le bateau de croisière et j’ai tout annulé», a expliqué la mère de famille, Laura Calado, à Isabelle Maréchal à QUB diffusé au 99,5 FM.
Brian Gadoury, 35 ans, agent correctionnel depuis 15 ans, gagne bien sa vie, mais il était incapable de devenir propriétaire avec sa copine à Blainville.
«Oui c’est un gros cadeau, mais Brian a besoin de cet argent maintenant et pas quand on sera morts», affirme Mme Calado.
Pas de vacances en 2026
Les parents feront également une croix sur leurs vacances familiales en 2026 pour offrir le même montant à leur plus jeune garçon, Jonathan, 30 ans, qui réside dans la maison familiale avec sa copine depuis la pandémie.
Laura Calado et son conjoint, Alain Gadoury, ont un revenu familial de 150 000$ et travaillent 7 jours sur 7. Parfois, ils font des journées de 12 heures.
«On ne se prive pas. C’est un choix. Au lieu d’aller en vacances, on leur donne cet argent. On veut les aider au maximum dans la vie», confie Mme Calado.
De plus, les parents ne réclament aucune pension à Jonathan et à sa copine pour résider dans la maison. Mme Calado et M. Gadoury préfèrent les voir économiser leur argent dans une période où «tout coûte plus cher».
D’autres façons d’aider son enfant
Ghislain Larochelle chroniqueur immobilier et fondateur d’Immofacile suggère différentes options aux parents. Le don est une bonne option selon lui, mais elle n’est pas accessible à tous les parents.
TABLEAU :
- Endosser le prêt hypothécaire
Le parent sert de garant pour augmenter la capacité d’emprunt de l’enfant.
L’expert mentionne que ça montre aux enfants à accumuler de l’argent.
« Souvent, les parents vont acheter une maison et donner de l’argent, mais l’enfant n’est pas capable de gérer ses finances », affirme M. Larochelle.
- Acheter en copropriété avec son enfant
Un parent peut choisir de devenir copropriétaire lors de l’achat d’un bien immobilier avec son enfant, et ainsi partager la responsabilité du prêt hypothécaire.
En optant pour cette solution, le parent s’engage à assumer les frais liés à la propriété si l’enfant venait à faire défaut de paiement. - Prêter la mise de fonds à l’enfant (avec entente écrite)
Cela permet de récupérer l’argent plus tard, tout en l’aidant à démarrer. - Endosser le prêt hypothécaire
Un parent peut agir comme garant en endossant le prêt hypothécaire de son enfant, ce qui lui permet d’augmenter sa capacité d’emprunter.
Dans ce cas, le parent s’engage à assumer les paiements si l’enfant se retrouve dans l’incapacité de le faire.
Lorsque les revenus de l’enfant sont limités ou que son dossier de crédit est faible, le parent peut également contribuer à la mise de fonds, en plus d’endosser le prêt. - Favoriser l’épargne structurée
Encourager l’épargne régulière et organisée, par exemple à travers un CELIAPP ou un REER personnel, représente une excellente façon d’aider son enfant à accéder à la propriété, selon Ghislain Larochelle.
Rappel: le prix des maisons au Québec a bondi de 76% en cinq ans, atteignant un sommet de 448 550$ en 2024, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. Pendant ce temps, l’accession à la propriété devient plus difficile pour les jeunes: chez les 25 à 34 ans, le taux de propriétaires est passé de 44,2% à 42,4% entre 2016 et 2021.