Des panneaux «Arrêt/Stop» pour «faire attention au bilinguisme» dans les ports fédéraux au Québec


Jean-Philippe Guilbault
Malgré qu’ils soient interdits sur l’ensemble des routes de la province, des panneaux de signalisation «Arrêt/Stop» font leur apparition sur les terrains des ports fédéraux au Québec dans un «effort pour plus de bilinguisme».
C’est le cas au Port de Québec, où un panneau bilingue a été installé dans les dernières semaines du côté sud du boulevard Henri-Bourassa au coin du chemin de la Baie-de-Beauport.
«Comme administration relevant du fédéral, on doit s’assujettir aux exigences de la Loi sur les langues officielles, fait valoir le porte-parole du Port de Québec, Frédéric Lagacé. On tente d’aller vers le bilinguisme dans notre affichage.»

Au Port de Sept-Îles, l’ensemble des panneaux de signalisation ont été remplacés par des panneaux bilingues en décembre dernier «de l’initiative propre» de l’administration portuaire.
«On nous a demandé de porter une attention particulière au bilinguisme dans le cadre de nos rencontres de l’Association des administrations portuaires canadiennes», explique le directeur des communications du Port de Sept-Îles, Frédérick Tétreault.
Les autres ports fédéraux au Québec, à Montréal, Saguenay et à Trois-Rivières, confirment mener une opération de remplacement de panneaux unilingues pour des panneaux «Arrêt/Stop».
Le ministère ne sait pas si la loi québécoise s’applique
Depuis 2007, le Code de la sécurité routière du Québec n’autorise que des panneaux indiquant «Stop» ou «Arrêt». Les deux inscriptions en même temps sous-entendent une traduction en anglais, précise l’Office québécois de la langue française.
Or, les chemins sur les terrains appartenant aux autorités portuaires représentent une zone grise pour le ministère des Transports et de la Mobilité durable.
«Nous ne sommes pas en mesure de dire si l’Administration du Port de Québec est assujettie aux articles du [Code de la sécurité routière] touchant la signalisation, indique une porte-parole du MTMD après de longues vérifications. Ceci relèverait de l’opinion juridique, ce que nous ne faisons pas pour un tiers.»
«Pourquoi doit-on toujours insister sur la spécificité du Québec?», se demande pour sa part la présidente du conseil d’administration d’Impératif français, Linda Larocque, qui dénonce le manque de sensibilité d’«une installation fédérale».
Selon elle, les ports fédéraux pourraient simplement inscrire «Stop» sur les panneaux, «un terme accepté depuis 200 ans en français».
«Il faut s’assumer davantage. On n’est pas chez nous, chez nous!», martèle Mme Larocque.
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