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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Trois accidents mortels de quadriporteurs en seulement cinq jours

Des organismes dédiés à la mobilité réduite appellent à la vigilance et à l’éducation

Photo Agence QMI, Maxime Deland
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Marianne Lafleur

2025-08-12T19:30:00Z
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Des organismes dédiés à la mobilité réduite appellent à la vigilance et à l’éducation après trois accidents mortels impliquant des quadriporteurs en cinq jours au Québec.

«Le problème c’est beaucoup l’éducation. Les gens ne savent pas nécessairement ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire sur la route», souligne André Durocher, directeur de la fondation CAA Québec pour la sécurité routière.

Entre jeudi et lundi, trois accidents mortels impliquant des quadriporteurs sont survenus dans la province.

Un septuagénaire circulant avec un quadriporteur a perdu la vie après une collision avec un camion de livraison, lundi, à Laurier-Station, dans Lotbinière.
Un septuagénaire circulant avec un quadriporteur a perdu la vie après une collision avec un camion de livraison, lundi, à Laurier-Station, dans Lotbinière. Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

Selon les données de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), entre 2020 et 2024, on note une augmentation d’environ 60% des accidents impliquant des occupants d’un aide à la mobilité.

Pour Linda Gauthier, cofondatrice du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), ces drames rappellent la vulnérabilité des personnes ayant une mobilité réduite. «Il y a encore beaucoup de discrimination et c’est facile de blâmer les personnes vulnérables. On oublie que certains usagers peuvent avoir une vision réduite», déplore-t-elle.

Des enjeux de visibilité sont aussi soulignés par Philippe Archambault, professeur à l’école de physiothérapie et d’ergothérapie, à l’Université McGill. «Les personnes en quadriporteurs ou en fauteuils roulants sont souvent plus basses et moins visibles ».

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Des propos nuancés

Étant donné que les circonstances entourant les trois décès demeurent inconnues, les organismes ont préféré demeurer prudents avant de se prononcer sur la source du problème.

Si Mme Gauthier pense que la plupart se comportent adéquatement sur la route, elle reconnaît que certains usagers en quadriporteurs ne le font pas. «Ceux-là nous donnent un bien mauvais nom», admet-elle.

Pour Catherine Blanchette Dallaire, fondatrice de l’organisme OnRoule, l’environnement urbain peut avoir un rôle à jouer. Elle cite en exemple le drame à Nicolet où des poubelles se trouvaient sur le trottoir. «Mon réflexe est de dire que la personne n’a pas eu le choix de passer dans la rue pour les contourner dans ce cas-là», note-t-elle.

M. Archambault mentionne aussi les obstacles urbains. «Parfois, les trottoirs sont trop étroits ou sont en mauvais état». À l’extérieur des grandes villes, il note que l’accotement est souvent minimal ou inexistant.

Pour une meilleure réglementation

L’organisme RAPLIQ milite pour l’instauration de vignettes officielles lorsque les appareils sont délivrés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). «En ce moment, on peut en acheter un peu partout dans les magasins et ceux-ci ne sont pas barrés à 8,5km/h comme à la RAMQ. Ils peuvent aller jusqu’à 40 km/h», affirme Mme Gauthier.

Un autre problème, selon M. Durocher, est le manque d’uniformité concernant la réglementation routière, qui dépend de la municipalité. Il mentionne que certaines villes permettent de circuler sur la piste cyclable alors que d’autres ne le permettent pas.

Le spécialiste en sécurité routière aimerait que ces drames servent à ouvrir un débat sociétal sur la réglementation et la cohabitation des différents types de véhicules, que ce soit les trottinettes électriques, les vélos ou les appareils de mobilité motorisée.

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