Des opposants au troisième lien entre Québec et Lévis s’invitent aux séances d’information publiques

Des opposants au troisième lien ont décidé de répondre à l’invitation lancée il y a une dizaine de jours par la ministre Geneviève Guilbault en organisant des «contre-séances d’information», cette semaine, à Québec comme à Lévis.

• À lire aussi: 3e lien: Guilbault invite la population à des séances d’information publiques

• À lire aussi: Région de Québec: plus d’appétit pour le 3e lien que pour le tramway, dit Guilbault

Les citoyens qui se rendront aux séances d’information du ministère des Transports, prévues ce mercredi à l’Hôtel Travelodge Québec et ce jeudi au Centre des congrès de Lévis, seront accueillis par des militants anti-troisième lien, qui distribueront des dépliants, a appris notre Bureau parlementaire.

«Notre objectif, ce n’est pas d’entraver, ce n’est pas de bloquer l’accès aux [...] aux séances: c’est vraiment transmettre de l’information», assure la porte-parole de la Coalition Non au troisième lien, Angèle Pineau-Lemieux, en entrevue avec Le Journal.

«Ce qu’on craint, c’est que les séances du gouvernement ne permettent pas aux citoyens et citoyennes d’avoir l’information sur les impacts potentiellement négatifs du projet», a expliqué M^me Pineau-Lemieux.

Guilbault y sera

Rappelant que les membres de sa coalition sont aussi des citoyens, elle n’écarte pas la possibilité qu’ils se rendent aussi à l’intérieur pour assister au déroulement des séances publiques auxquelles la ministre Guilbault a convié la population.

Vérification faite auprès du cabinet de la ministre des Transports, M^me Guilbault n’assistera pas à l’intégralité des séances, qui sont prévues de 15h à 20h, mais elle prévoit s’y rendre. Même chose pour les élus caquistes de chaque côté du fleuve.

Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, il n’y aura pas de microphone où les citoyens pourraient poser leurs questions devant public, pour obtenir des réponses des experts mobilisés par le ministère des Transports.

Des kiosques, comme à un salon

Ces derniers, installés à un kiosque, répondront plutôt de façon individuelle à ceux qui se déplaceront jusqu’à eux.

Selon l’invitation officielle, ils pourront «fournir des renseignements, récolter les impressions des participants et répondre aux questions concernant, notamment, les corridors à l’étude ainsi que les étapes du projet en cours et à venir».

«Ce sont des séances d’information, pas des consultations», a-t-on souligné au Journal.

«C’est drôle parce qu’on a un Salon de l’auto à Québec, on a le Salon du vélo à Québec, et maintenant, on a un Salon du troisième lien», a ironisé le député solidaire Etienne Grandmont, qui compte être présent à la séance organisée du côté de Québec, à titre de député de Taschereau.

«C’est une opération de communication, c’est vraiment juste ça», considère le porte-parole de Québec solidaire en matière de transport.

Qu’on soit pour ou contre le 3e lien, «la crédibilité du gouvernement par rapport à ce projet-là est entachée», croit M. Grandmont.

Dans son invitation aux séances d’information, M^me Guilbault fait valoir au contraire que le nombre d’entreprises ayant répondu à l’appel d’intérêt international lancé en octobre dernier – vingt-trois – et leur renommée «confirment que notre projet de troisième lien entre Québec et Lévis est sérieux et crédible».