3e lien: un «projet toxique» pour Québec
Quelque 200 personnes ont arpenté la Vieille Capitale pour s’y opposer

Jérémy Bernier
L’opposition au troisième lien s’est fait entendre une fois de plus à Québec, où quelque 200 manifestants ont dénoncé un « projet du passé » qu’ils jugent « toxique ».
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Partant de la place Jean-Béliveau, près du secteur envisagé pour la sortie nord du troisième lien, dimanche après-midi, le groupe s’est rendu jusqu’au futur pôle d’échange du tramway dans Saint-Roch.
Le trajet d’environ 2,3 kilomètres qu’a emprunté le cortège pour se faire entendre n’a pas été laissé au hasard. Il s’agissait d’un symbole d’abandon du passé vers une évolution pour le futur.
« On est sur un site d’avenir, c’est la direction qu’il faut prendre pour nos transports. Il faut enterrer une fois pour toutes l’idée d’un projet autoroutier entre Québec et Lévis », a lancé Christian Savard, de Vivre en ville, à la fin de la marche.
« Ce projet-là [le troisième lien] est toxique pour Québec », a-t-il ajouté.
Un frein au développement
Des organisations présentes sur place estiment que ce nouveau lien aurait non seulement des conséquences environnementales catastrophiques dans le futur, mais aussi que la possibilité de sa construction a déjà un impact sur plusieurs quartiers.
« Il y a beaucoup de projets qui sont mis sur pause en attendant de voir si le tunnel se fera, on ne peut rien avancer. On n’a qu’à penser au tracé du tramway qui a été déplacé à quelques reprises à cause de lui », souligne pour sa part Julie Tremblay-Potvin, du Conseil de quartier de Lairet.
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Et c’est sans parler des nombreux enjeux de société « plus importants » auxquels on pourrait faire face avec les milliards de dollars débloqués pour le troisième lien, affirme-t-on.
« On pourrait investir dans la qualité de l’air du quartier, la santé, le transport en commun... On a besoin de projets compatibles avec nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre », explique Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole pour la Coalition Non au troisième lien.
Un filet social qui s’effrite
Plusieurs se sont dits insultés qu’entre 6 et 10 milliards de dollars soient utilisés pour « creuser un trou », alors que tout cet argent pourrait être utilisé pour solidifier le filet social du Québec.
Le manque de plus de 50 000 places en garderie, la pénurie d’enseignants, la hausse du coût de la vie et les prestations d’aide sociale insuffisantes ont notamment été soulignés.
« C’est ça qui devrait être notre priorité ! » a tranché Naélie Bouchard-Sylvain, du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.







