Des nutritionnistes viennent en aide aux mères depuis 146 ans


Mathieu-Robert Sauvé
Un millier de femmes sont suivies chaque année par une équipe de nutritionnistes de Montréal dans un des plus anciens organismes communautaires du Québec.
«Nous avons à cœur la santé des mères vulnérables au moyen de la nutrition», explique la directrice générale d’Alima, Julie Paquette.

Situé dans une ancienne maison privée convertie en centre communautaire où l'on informe les clientes dans le cadre de rencontres individuelles et de groupe, Alima (formé des mots aliments et maman) est le nouveau nom officiel du Dispensaire diététique de Montréal. Une équipe de 20 personnes, dont une douzaine de nutritionnistes, travaillent à améliorer la santé des femmes enceintes et des nouvelles mamans jusqu’à quatre mois après l’accouchement.

Aggie, la pionnière
C’est ici qu’habitait Agnes Higgins, une des pionnières de la nutrition sociale. Née en 1911 aux États-Unis, Mme Higgins a déménagé à Montréal en 1942 et a commencé à travailler au dispensaire en 1948. Elle en est devenue la directrice générale en 1959, poste qu'elle a occupé jusqu'à sa retraite, en 1981. Entre-temps, elle a mis sur pied une approche novatrice pour favoriser la santé des mères et de leurs enfants dans les quartiers défavorisés.

«Elle avait remarqué que dans le même hôpital, les femmes venant de Pointe-Saint-Charles donnaient naissance à des bébés de plus petit poids et plus souvent prématurés que celles de quartiers comme Westmount», illustre Mme Paquette.

Aggie, comme on la surnomme, «est convaincue que, par une intervention appropriée, il serait possible de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et d’assurer aux enfants de milieux défavorisés un bon départ dans la vie», peut-on lire dans le livre sur l’histoire de l’organisme, Un phare dans la cité, de Renée Rowan.
Cinquième directrice
Ses méthodes, qui servent aujourd’hui de modèle dans d’autres centres urbains au Canada, s’appuyaient sur l’importance d’augmenter les protéines et les vitamines pour les femmes enceintes. On peut y voir l’origine du programme OLO (œuf, lait, orange) mis sur pied dans les CLSC du Québec.
Cinquième directrice de ce centre unique en son genre, Julie Paquette souligne que la fête des Mères est une bonne occasion de contribuer à la mission de son organisme financé notamment par Centraide.