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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Immobilier, médias, casino: l’immense potentiel des Nordiques

On a demandé à l'intelligence artificielle de nous montrer les alentours du Centre Vidéotron si les Nordiques y étaient. Crédit : Sous la direction de notre équipe de graphistes, ces images combinent des photos originales prises par nos photographes et des éléments générés à l’aide d’outils d’intelligence artificielle tels qu’Adobe Firefly, Sora d’OpenAI et Freepik.
On a demandé à l'intelligence artificielle de nous montrer les alentours du Centre Vidéotron si les Nordiques y étaient. Crédit : Sous la direction de notre équipe de graphistes, ces images combinent des photos originales prises par nos photographes et des éléments générés à l’aide d’outils d’intelligence artificielle tels qu’Adobe Firefly, Sora d’OpenAI et Freepik. Archives, Adobe Firefly, Sora d’OpenAI et Freepik.
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-05-25T04:00:00Z
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Le 25 mai 1995, les Nordiques s’en allaient. Trente ans plus tard, Le Journal a consulté de nombreux intervenants en demandant: «Et s’ils étaient restés?». À quoi ressemblerait la ville, la rivalité, le hockey au Québec... Notre dossier vous propose d’imaginer cet univers parallèle malheureusement fictif, mais fascinant.


Il fut un temps, dans les années qui ont précédé la fin de l’aventure des Nordiques à Québec, où des idées ont émergé pour sauver l’équipe. Si ces idées avaient réellement pris forme, ces mêmes Nordiques pourraient être considérés, aujourd’hui, comme de grands précurseurs.

Discuter avec le professeur en communication et expert en marketing de l’Université d’Ottawa Luc Dupont, c’est inévitablement effectuer un fascinant retour dans le temps. Il était lui-même résident de Québec, détenteur d’abonnement de saison et contributeur pour le magazine des Nordiques, jadis. Un véritable passionné!

Bien avant le grand départ des Fleurdelisés en 1995, les tractations pour assurer la survie de l’équipe, notamment avec un nouvel amphithéâtre, battaient leur plein.

En octobre 1988, lorsque la brasserie O’Keefe a vendu ses parts dans l’équipe, le président Marcel Aubut a trouvé le moyen de convaincre le FTQ, Métro-Richelieu, La Capitale, Daishowa et la société de placement Autil d’investir pour sauver l’équipe. La transaction était officialisée le 29 novembre 1988 et l’équipe devait rester à Québec «pour toujours», avait déclaré Me Aubut.

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Dans les semaines au préalable, des acheteurs potentiels avaient été écartés, dont Pierre Péladeau, président fondateur de Québecor.

« Si ça s’était réalisé, je suis convaincu que l’équipe serait restée à Québec. »

Luc Dupont, professeur en communication et expert en marketing de l’Université d’Ottawa

- Luc Dupont, professeur en communication et expert en marketing de l’Université d’Ottawa

PHOTO TIRÉE DU COMPTE X DE LUC DUPONT

«Il avait déjà compris que le futur des médias, ce serait bien plus que de simplement posséder des médias. Il fallait aussi posséder des équipes sportives», afirme Luc Dupont.

Pierre Péladeau, le fondateur de Québecor
Pierre Péladeau, le fondateur de Québecor Photo d'archives : Guy Beaupre, TVA Publications

«Il suffit de regarder ce qui se passe avec Rogers et les Maple Leafs. C’est un rendez-vous manqué à mes yeux», croit-il.

Dans le secteur des Galeries

Il y a un autre rendez-vous manqué, aux yeux du professeur Dupont, dans l’histoire des Nordiques. L’idée de construire un nouveau Colisée dans le secteur du centre commercial Les Galeries de la Capitale avait été évoquée, sans trop de traction.

«C’était plutôt vide dans le coin, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Imaginons aujourd’hui que l’amphithéâtre se soit retrouvé là. Québec aurait été précurseur. Aujourd’hui, on ne construit plus juste un aréna, mais des magasins, des restos, ça devient un prétexte pour consommer. On aurait été parmi les premiers à adopter ce genre de modèle», réfléchit Dupont.

C’est sans parler du fait qu’au tournant des années 1990, l’idée d’un casino avait été soumise, et ultimement rejetée, dans le but d’aider à éponger les coûts de construction, notamment.

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«Trente ans plus tard, les paris sportifs ont étendu leurs tentacules partout. Encore là, Québec aurait pris les devants», souligne-t-il.

Le Centre Vidéotron a ouvert ses portes en 2015 à Québec dans le secteur d’Expocité, mais avant le départ des Nordiques, l’idée d’un amphithéâtre dans le secteur des Galeries de la Capitale avait été évoquée.
Le Centre Vidéotron a ouvert ses portes en 2015 à Québec dans le secteur d’Expocité, mais avant le départ des Nordiques, l’idée d’un amphithéâtre dans le secteur des Galeries de la Capitale avait été évoquée. SIMON CLARK/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI

À Montréal

Pendant ce temps à Montréal, le Canadien est allé de l’avant avec le Centre Bell (auparavant Molson), emménageant dans ses nouveaux locaux en 1996. L’équipe y a connu de bons moments, sans jamais retrouver la magie du Forum.

Un peu comme si le départ des Nordiques avait fait mal, par la bande, aux ennemis de l’autre bout de la 20, qui n’ont plus jamais été les mêmes.

«Ça aurait été pas mal plus délicat de faire une reconstruction à Montréal si les Nordiques étaient encore là aujourd’hui. Après le départ des Nordiques, Serge Savard et Jacques Demers ont perdu leur job. Patrick Roy est parti. Le transfert a été fait vers le Centre Molson. Tout a changé d’un coup et c’est ce qui a façonné l’avenir du Canadien», se désole Bernard Brisset, qui a été responsable des communications pour les deux organisations rivales.

«C’est triste que les Nordiques ne soient jamais revenus. Comme Québécois, j’ai trouvé ça très insultant quand Las Vegas a eu son équipe d’expansion, mais pas Québec, même si Québecor était assise à la table avec Bettman. »

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