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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Des Montréalais soulagés, mais sceptiques alors que s’amorce la première étape du plan pour la paix

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Zoé Arcand

2025-10-13T20:42:03Z
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Les Québécois d’origines juive et palestinienne se réjouissent de la libération d’otages et de prisonniers ainsi que de l’arrêt des bombardements sur la bande de Gaza, mais un scepticisme perdure quant à la pérennité du plan pour la paix.

Meyer Feig, qui se présente comme un porte-parole de la communauté hassidique de Montréal, indique être resté éveillé tard hier soir pour regarder le retour des otages israéliens aux nouvelles.

Celui qui croit que «Dieu a donné le droit aux juifs à la terre d’Israël» assure n’avoir «jamais eu autant espoir que les juifs, les Arabes et les Palestiniens puissent vivre en paix».

Le président américain accueille d’autres dignitaires au Sommet pour la paix à Gaza, à Sharm El-Sheikh.
Le président américain accueille d’autres dignitaires au Sommet pour la paix à Gaza, à Sharm El-Sheikh. AFP

Soulagement et scepticisme

Malgré le soulagement que ressentent Palestiniens et Israéliens alors que s’est amorcée lundi la première étape du «plan pour la paix» négocié par le président Donald Trump, tout n’est pas joué.

Cette phase initiale prévoit la libération de 47 Israéliens pris en otage le 7 octobre 2023, vivants ou morts, en échange de 250 prisonniers et 1700 Gazaouis détenus par Israël depuis cette même date.

Un prisonnier palestinien libéré par Israël.
Un prisonnier palestinien libéré par Israël. AFP

Un otage israélien libéré par le Hamas.
Un otage israélien libéré par le Hamas. AFP

Mais un sentiment d’injustice persiste du côté palestinien alors qu’Israël est toujours accusé de génocide devant la Cour pénale internationale.

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«Évidemment, c’est une bonne chose que les otages israéliens soient rendus à leur famille. Et ça fait longtemps qu’on avait besoin que les bombardements d’Israël sur Gaza cessent», a réagi Zev Saltiel, un Montréalais du groupe Voix juives indépendantes.

Mais l’homme de 34 ans insiste: Israël «doit libérer tous les Palestiniens détenus par Israël». C’est aussi ce que croit Emma Khalil, une Montréalaise d’origine palestinienne.

«Sentiment doux-amer»

«C’est un sentiment doux-amer. Je suis soulagée puisqu’il y a une amélioration, mais est-ce que les Palestiniens auront le droit de vote et le droit à l’autodétermination? Ça reste à voir», s’inquiète la mère de famille âgée de 40 ans.

«On attend un cessez-le-feu depuis deux ans, mais ça fait 77 ans qu’on attend une vraie paix», illustre celle qui demande «la fin de l’apartheid» qu’impose Israël aux Palestiniens et que son peuple soit enfin représenté par une autorité à son image.

Zev Saltiel, dont le grand-père s’est réfugié en Palestine pour fuir l’Holocauste alors que le Canada refusait aux juifs l’entrée au pays, se fait critique du «plan pour la paix». Selon lui, il s’agit plutôt d’un «ultimatum qui risque de retirer toute capacité d’autodétermination aux Palestiniens».

Reconstruire Gaza

Il conteste le fait que Benyamin Nétanyahou demeure au pouvoir alors que le Hamas doit être désarmé. L’homme d’origine juive va jusqu’à revendiquer une solution à «un État palestinien où tous, incluant les juifs, pourraient vivre librement».

AFP
AFP

Emma Khalil, qui se qualifie de pragmatique, souligne que ce qui lui importe, «ce sont les droits humains et l’égalité. Ça ne me dérange pas qu’on appelle cette terre Israël ou la Palestine».

Sa famille et ses amis qui sont toujours en Cisjordanie, à Gaza ou en Israël n’ont pas fini de craindre la violence alors que les détails de la reconstruction de la bande de Gaza se font toujours attendre.

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