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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ukraine: bombardement près de l’aéroport de Lviv, Biden va adresser une mise en garde la Chine

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2022-03-18T07:32:25Z
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Les environs de l’aéroport de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, ont été touchés vendredi matin par des «missiles» russes, selon le maire de la ville, tandis que le président américain Joe Biden s’apprêtait à adresser une mise en garde à son homologue chinois Xi Jinping contre toute tentation de soutenir Moscou. 

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Pendant ce temps-là, le président russe Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine de «faire traîner» les pourparlers sur le conflit et a estimé que Kyïv avait des demandes «pas réalistes» après un entretien téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

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«Des missiles ont frappé le quartier de l’aéroport de Lviv», a écrit sur son compte Facebook Andriy Sadovy, le maire de cette grande ville située près de la frontière polonaise, jusque-là épargnée par les combats. Il a assuré que la frappe n’avait pas touché directement les installations aéroportuaires, mais une usine de réparation d’avions, sans faire de victime.

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«C’est une frappe sur la ville de Lviv, un hub humanitaire où se trouvent plus de 200 000 déplacés» et cela montre «qu’ils se battent non pas contre des militaires, mais contre la population», a affirmé Maksym Kozytsky, le gouverneur régional de Lviv, faisant état d’un blessé léger.

Un journaliste de l’AFP a vu un panache de fumée se dégager dans les airs au-dessus de la zone. 

  • Écoutez le chroniqueur de politique internationale, Loïc Tassé, avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:  

 

«Nous avons entendu l’alarme. Nous avons été avertis, mais (...) nous ne nous sommes pas mis à l’abri, car nous n’avons peur de rien», a affirmé Olga, 56 ans. «La nuit, nous prions pour toutes nos villes soumises à l’attaque vicieuse de Poutine.» 

Un entretien téléphonique entre Joe Biden et Xi Jinping consacré notamment à la guerre en Ukraine a débuté vendredi à 13H00 GMT, selon la Maison-Blanche. Et le ton a été donné dès jeudi par le secrétaire d’État Antony Blinken.

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«Le président Biden (...) lui dira clairement que la Chine portera une responsabilité pour tout acte visant à soutenir l’agression russe et que nous n’hésiterons pas à lui imposer des coûts», a fait savoir M. Blinken.

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«Nous voyons avec préoccupation que la Chine réfléchit à apporter à la Russie une assistance militaire directe», a-t-il ajouté.

Depuis le début de l’invasion russe le 24 février, le régime communiste chinois, partageant avec la Russie une profonde hostilité envers les États-Unis, s’est abstenu d’exhorter le président russe Vladimir Poutine à retirer ses troupes d’Ukraine.

Mais la Chine a peut-être déjà commencé à prendre ses distances avec Moscou, car, d’après des diplomates à l’ONU, la Russie a renoncé jeudi soir à tenir le lendemain un vote au Conseil de sécurité sur une résolution liée à la guerre en Ukraine, faute de soutien de ses plus proches alliés.

Combats à Marioupol

M. Biden n’a pas mâché ses mots à l’égard de M. Poutine, le traitant de «voyou» et de «dictateur sanguinaire» après l’avoir qualifié la veille de «criminel de guerre».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a imploré jeudi les Occidentaux d’aider à «arrêter cette guerre», au moment où des frappes russes faisaient au moins 27 morts dans l’est du pays.

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«Un peuple est en train d’être détruit en Europe», a-t-il dit, ovationné par les députés du Bundestag allemand auxquels il s’est adressé par visioconférence.

Les combats continuent à faire rage dans le pays. À Marioupol, port stratégique assiégé dans le sud-est de l’Ukraine, l’armée russe a annoncé vendredi combattre désormais dans le centre-ville.

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«Les unités de la République populaire (autoproclamée, ndlr) de Donetsk, avec le soutien des forces armées russes, resserrent leur étau d’encerclement et combattent les nationalistes dans le centre de la ville», a indiqué le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov.

Il a par ailleurs assuré que les forces russes et les séparatistes de Lougansk contrôlaient désormais 90 % de ce territoire, qui fait partie avec Donetsk de la région du Donbass et dont Moscou a reconnu l’indépendance.

La prise de Marioupol serait un important tournant dans le conflit et permettrait à la Russie d’assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de la Crimée annexée, et les troupes du Donbass.

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Les Ukrainiens ont aussi accusé mercredi l’aviation russe d’avoir «sciemment» bombardé un théâtre de Marioupol où étaient réfugiés des centaines d’habitants, ce que la Russie a démenti. Selon l’émissaire ukrainienne aux droits humains Lioudmyla Denissova, 130 personnes ont déjà pu être sorties des décombres, mais il reste impossible d’établir un bilan.

Pas de répit

La mairie de Marioupol a signalé que la situation était «critique» avec des bombardements russes «ininterrompus» et des destructions «colossales». 

Selon les premières estimations, environ 80 % du parc de logements de la ville a été détruit.

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«Ils tirent tellement de roquettes, il y a beaucoup de corps de civils morts dans les rues», a raconté à l’AFP Tamara Kavounenko, 58 ans.

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Les bombardements se poursuivent aussi à Kyïv et à Kharkiv, deuxième ville du pays, où au moins 500 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre.

Selon le service d’urgence ukrainien, des tirs russes russes ont frappé «un établissement d’enseignement supérieur» et «deux immeubles d’habitations voisins», faisant un mort et 11 blessés à Kharkiv vendredi.

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La capitale s’est vidée d’au moins la moitié de ses 3,5 millions habitants. Selon la mairie, 222 personnes, dont 60 civils, ont été tuées à Kyïv depuis le début de l’invasion.

Dans la banlieue de Zaporojie (sud-est), Moscou a indiqué avoir tiré deux missiles balistiques de courte portée sur des positions ukrainiennes d’où auraient été tirés des missiles en direction de Melitopol (sud), investie par les forces russes.

«Faire traîner»

Aucun bilan global précis n’a été fourni même si le président Zelensky a mentionné le 12 mars la mort d’«environ 1 300» militaires ukrainiens, tandis que Moscou a seulement rapporté près de 500 morts dans ses rangs le 2 mars.

D’après le décompte au 16 mars du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) en Ukraine consulté par l’AFP, soulignant que ses chiffres sont probablement très inférieurs à la réalité, au moins 780 civils — dont 58 enfants — ont été tués en Ukraine et plus de 1 250 blessés.

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Trois semaines après le début de l’invasion, Moscou ne donne aucun signe de répit dans son offensive et accuse Kyïv de «faire traîner» les pourparlers entre les belligérants.

«Il a été noté que le régime de Kyïv cherche par tous les moyens à faire traîner le processus de négociations, en avançant de nouvelles propositions pas réalistes», a indiqué vendredi le Kremlin, résumant les propos de M. Poutine à Olaf Scholz.

Le président russe doit aussi parler avec son homologue français, Emmanuel Macron, vendredi vers 16H00 GMT, selon le Kremlin.

La Russie a indiqué vouloir négocier avec Kyïv un statut de neutralité et démilitarisé. Les autorités ukrainiennes, sans balayer l’idée d’une neutralité et en semblant renoncer à une adhésion à l’OTAN, ont, elles, réclamé la désignation de pays garants de sa sécurité et qui la défendraient militairement en cas d’agression par Moscou.

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a affirmé sur la chaîne Russia Today que Moscou «ne ferme pas la porte à l’Ouest», tout en dénonçant une «tentative» de Washington de créer un «monde unipolaire». M. Blinken a quant à lui estimé jeudi que la Russie n’avait pas démontré jusqu’ici «d’effort significatif» pour trouver une sortie de crise.

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«Nous n’avions pas prévu de faire des milliers de prisonniers. Nous n’avons pas besoin (...) de milliers de soldats russes morts», a martelé le président Zelensky dans son dernier discours vidéo jeudi soir. «Nous ne voulions pas de cette guerre. Nous voulons seulement la paix».

Plus de 3,2 millions d’Ukrainiens ont pris les routes de l’exil, dont près des deux tiers vers la Pologne, parfois seulement une étape avant de continuer leur exode.

Les besoins humanitaires en Ukraine se font «de plus en plus urgents», avec plus de 200 000 personnes privées d’eau rien que dans la région de Donetsk et de «graves pénuries» de nourriture, d’eau et de médicaments dans des villes comme Marioupol ou Soumy, a déclaré vendredi un porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh.

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