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Des milliers de satellites «gâchent» les images captées par les télescopes

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Agence QMI

2025-12-04T17:03:33Z
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Des milliers de satellites commerciaux perturbent la très grande majorité des images captées par les télescopes, qu’ils soient terrestres ou spatiaux, révèle une récente étude.

L’analyse, publiée dans la revue Nature, mercredi, souligne que jusqu’à 96% des images de certains instruments orbitaux pourraient être contaminées par les traînées lumineuses laissées par ces appareils en circulation.

L’astronome Pierre Chastenay, professeur au département de didactique de l’Université du Québec à Montréal, rappelle que la présence de satellites visibles à l’œil nu a explosé en quelques décennies.

«Quand moi j'étais jeune, on en voyait peut-être un ou 2 chaque soir. Et puis encore récemment, j'observais le ciel avec ma conjointe et puis on envoyait facilement 15 à 20 durant la même période», déclare-t-il, jeudi, en entrevue au micro de Benoît Dutrizac, à QUB radio et télé, diffusée au 99,5 FM à Montréal.

Cette croissance exponentielle est portée par des entreprises, comme SpaceX et Amazon, qui souhaitent offrir un accès cellulaire direct partout sur la planète grâce à des constellations pouvant atteindre des dizaines, voire des centaines de milliers de satellites de télécommunication.

Or, les traînées lumineuses viennent polluer les images des observatoires majeurs, comme le télescope spatial Hubble.

«Ces traînées de satellites-là vont passer dans son champ de vision au moment où il accumule des données sur l’objet qu’il observe, explique-t-il. [...] Ils vont venir gâcher la qualité de l'image.»

Le problème s’étend également aux relevés du ciel effectués par les télescopes terrestres. Selon M. Chastenay, ces traînées de satellites risquent de «freiner de beaucoup la recherche scientifique en astronomie».

Les radiotélescopes sont aussi touchés par les interférences radio émises par ces appareils, compliquant l’étude du ciel dans d’autres longueurs d’onde.

À cela s’ajoute un risque accru de collisions en orbite, qui pourraient générer des débris dangereux.

«Ils deviennent des projectiles [...] qui peuvent entrer en collision avec d'autres objets», rappelle l’astronome. Même si l’industrie se tourne davantage vers des satellites réutilisables, «il va y en avoir tellement en orbite que ça va être extrêmement difficile d'éviter les collisions», explique-t-il, précisant que cela crée un «effet boule de neige».

Écoutez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.

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