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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Mesures sanitaires: des mesures qui ont du mal à se faire respecter

Photo Agence QMI, Mario Beauregard
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Le Journal, Agence QMI

2021-11-07T04:00:00Z
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L’Agence QMI a recueilli de bons et de moins bons exemples aux quatre coins du Québec. Parce que nous voulions simplement démontrer que les règles sanitaires étaient respectées à géométrie variable partout au Québec, nous avons choisi de ne pas nommer les établissements. Nous sommes conscients que le milieu de la restauration a été durement éprouvé pendant la pandémie et qu’il peine toujours à remonter la pente, faute de trouver du personnel.

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Par un beau samedi, dans un casse-croûte du quartier Rosemont, à Montréal, la préposée à la caisse me demande si j’ai « le passeport » et je réponds par l’affirmative : pas de VaxiCode ni de pièce d’identité demandée, rien. Le port du masque est de mise jusqu’à ce que nous soyons assis. Seulement la moitié des tables sont disponibles pour s’asseoir. 


Dans un petit restaurant de Limoilou plein à craquer lors de notre visite, aucun employé ne demande à voir le passeport vaccinal, malgré la présence d’une affiche indiquant que les clients devaient préparer leur document. Aucune pièce d’identité n’a été demandée. Il en a été de même pour tous les autres clients lors de notre passage. 


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Dans un casse-croûte de Salaberry-de-Valleyfield, on ne demande pas le passeport vaccinal à ceux qui mangent à l’intérieur de la salle à manger. Quand je demande aux personnes derrière le comptoir s’ils vont leur demander leur passeport, l’une d’entre elles me répond : « Non ça va, pas besoin. » Quelques minutes plus tard, une cliente se présente au comptoir avec le masque sous le nez. Visiblement, les employés n’en font pas de cas, se promenant eux-mêmes sans masque derrière le comptoir muni de plexiglas.


Un bar du quartier Saint-Roch, à Québec, semblait faire fi des mesures sanitaires édictées par le gouvernement. Ni les clients ni les employés ne portaient le masque lors de notre passage, et aucune vérification du passeport sanitaire n’a été faite.  


Dans un restaurant d’une grande chaîne à Québec, ce sont plutôt les clients qui ne respectent pas les consignes sanitaires. Deux personnes se sont rendues aux toilettes sans porter le masque, en plus d’un autre client, ratoureux, qui a profité de l’absence de l’hôte à l’accueil pour éviter de faire scanner son passeport vaccinal.  


Dans un restaurant de type microbrasserie de Griffintown, à Montréal, les règles sanitaires sont à géométrie variable. Nous étions un petit groupe, dont les membres étaient arrivés séparément. Le passeport vaccinal a été demandé à certains, mais pas à tous, en regardant à peine la carte d’identité, bien qu’il y ait eu très peu de clients et assez de personnel. La serveuse a porté son masque sous le nez, voire sous le menton, pendant les trois heures où nous avons été là. Elle a aussi dit à l’une d’entre nous qu’il était possible d’aller à la toilette sans masque, chose que nous n’avons pas faite.


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Dans un restaurant très connu de la rue Rachel, sur le Plateau Mont-Royal, à Montréal, la vérification du passeport vaccinal est faite, mais personne ne demande à voir les pièces d’identité des clients. Le nettoyage des mains avec le savon n’a pas non plus été requis.


En Beauce, dans un restaurant de travailleurs de Saint-Georges, les employés portaient tous (ou presque) le masque sous le nez. À la plaque chauffante, la cuisinière principale ne le portait pas et le laissait pendre à son oreille. 


À Sutton, dans les Cantons-de-l’Est, l’hôtesse d’un établissement de restauration procède à la vérification des passeports vaccinaux et des cartes d’identité, mais seulement lorsque ceux-ci mangent à l’intérieur de l’établissement. Les clients qui s’installent en terrasse n’ont pas besoin de montrer patte blanche pour venir consommer. Aucun lavage des mains n’est requis.


Dans une grande chaîne de restauration familiale située en bordure de l’autoroute 20, à Drummondville, on me demande mon nom et mon numéro de téléphone. Il y a deux jeunes à l’accueil et aucun ne me demande le passeport vaccinal ni une pièce d’identité. À mon arrivée, vers 17 h, le resto est plutôt vide, mais à mon départ, il est rempli à plus de la moitié. Tous les membres du personnel et les clients portent le masque durant les déplacements. 


À Châteauguay, dans une célèbre chaîne, le passeport vaccinal n’est pas demandé aux clients qui prennent leur café et leur déjeuner sur place, à l’intérieur de l’établissement, a observé Le Journal. Les clients étaient regroupés dans une petite section du restaurant, où la distanciation était cependant respectée.

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Après avoir noté notre commande dans un sympathique café de la Petite Italie, l’employée nous demande si nous prenons notre latte pour emporter, par ce samedi ensoleillé. Comme nous souhaitons le boire à table, elle nous pointe l’endroit où nous installer, sans jamais exiger notre passeport vaccinal ou notre pièce d’identité. 


Dans un chic bar à vin du Plateau Mont-Royal, l’employé demande à voir nos passeports vaccinaux, mais pas nos cartes d’identité. Une des convives a oublié son cellulaire à la maison ; le serveur ne revient pas vérifier si elle a bien un code QR, auquel elle a finalement pu accéder via un autre appareil. 


Dans un café de Boucherville, on demande systématiquement le passeport vaccinal aux clients qui restent dans la salle à manger pour consommer leur boisson chaude. Cependant, l’employé derrière le comptoir ne vérifie pas ma carte d’identité pour prouver que je suis bien la détentrice du passeport vaccinal présenté. Les tables, placées à moins d’un mètre de distance les unes des autres, sont séparées par un petit plexiglas suspendu dans les airs.


Dans un resto de l’avenue Mont-Royal, à Montréal, le passeport vaccinal d’un groupe de dix personnes est vérifié à l’entrée du restaurant. Les employés gardent leur masque pendant toute la soirée et l’un d’eux rappelle à l’ordre un client qui avait oublié de remettre le sien pour aller aux toilettes.


Dans le restaurant d’un grand hôtel au centre-ville de Montréal, seulement une des dix personnes de notre groupe doit présenter son passeport vaccinal, un dimanche matin très occupé pour le brunch. Par contre, tous doivent porter le masque lors des déplacements. Deux personnes ont même reçu un avertissement parce qu’elles ne portaient pas le masque lors d’un déplacement entre les tables.


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Toujours à Montréal, dans le quartier Villeray, on suit les mesures à la lettre : désinfection obligatoire des mains à l’entrée, une porte d’entrée et une porte de sortie, vérification et numérisation du passeport vaccinal, demande de preuve d’identité et signature du registre des clients avec heure d’arrivée, plexiglas et aires de travail séparées, et port du masque pour les clients et le personnel lors des déplacements.


Un samedi soir, dans une chaîne de restauration rapide, près de l’aéroport de Montréal, aucun employé n’a demandé mon passeport vaccinal. Même après avoir commandé la nourriture, en prenant la peine de préciser « sur place », et après m’être installée sur une banquette. Même chose pour les couples et les familles autour.


Même si ce populaire bar de Verdun demande le passeport vaccinal, il est possible et facile d’y entrer et d’aller rejoindre ses amis sans que son code QR soit scanné. 


À l’heure du souper, dans un restaurant rempli à 40 %, à Gaspé, on me demande mon passeport vaccinal et une pièce d’identité. Il y a un registre discret pour inscrire son nom. L’hôtesse ne demande pas de s’inscrire, ce qui était obligatoire à l’époque (mais peu respecté).


Dans un restaurant familial de Repentigny, on me demande mon passeport pour le scanner, mais aucune pièce d’identité. Tout le monde porte un masque à l’intérieur, dont une cliente venue chercher une livraison. On ne me demande pas de pièce d’identité, mais je remplis le registre à l’entrée en inscrivant mon nom et mon numéro de téléphone. 


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Dans un restaurant familial de Boucherville, nous sommes un groupe de 16, donc quatre tables de quatre. L’obligation d’avoir le passeport vaccinal est respectée ; une jeune dont le téléphone était défectueux a même dû retourner l’imprimer à la maison pour se joindre à nous. Cependant, l’employée à l’accueil n’a demandé aucune preuve d’identité.


Dans une microbrasserie de Sutton, par un beau dimanche après-midi, l’employée à l’accueil est débordée. Elle essaie tant bien que mal de scanner tous les passeports vaccinaux des groupes qui entrent. Lorsqu’un membre de notre groupe, qui réside à Toronto, présente sa preuve vaccinale ontarienne, elle abandonne en riant et le laisse entrer sans vérification.


Dans un restaurant branché du centre-ville de Montréal, personne ne se trouve à l’accueil pour vérifier le passeport vaccinal. Notre journaliste entre et est conduit à sa table sans se faire poser de questions.


Dans un café du Vieux-Limoilou, l’employée sert la commande pour consommer sur place sans valider le passeport. Dans un autre café situé à quelques coins de rue, une employée insiste pour que le registre soit signé, mais ne vérifie pas le statut vaccinal. 

Trop dans le jus pour les passeports      

Le mercredi 27 octobre, sur l’heure du brunch, il n’y a eu aucune vérification du passeport vaccinal pour pénétrer dans un café très populaire situé sur l’avenue Mont-Royal. 

L’adresse gourmande ne comptait que deux employés pour répondre aux commandes d’une vingtaine de clients attablés, en plus des clients « walk-in ». Avec un service bousculé, l’hôte courtois (qui était à la fois serveur) pointait du doigt les tables libres, sans demander de preuve de vaccination. 

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Après coup, nous nous sommes installés à une banquette et il a fallu attendre plusieurs minutes avant que l’on puisse nous servir de l’eau ou même nous demander ce qu’on voulait manger. Et même attablés, la serveuse ne nous a jamais demandé ni passeport vaccinal ni pièce d’identité, comme le spécifie la Santé publique. 

Deux autres clients ont pénétré les lieux après nous et on ne leur a pas demandé de vérifier leur passeport vaccinal. 

Toutefois, tous les employés ont respecté le port du couvre-visage en tout temps.  

Un peu de laxisme dans un bar       

Illustration Adobe Stock
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Dans un bar du Plateau-Mont-Royal, les mesures étaient partiellement respectées lors de notre passage, le vendredi 29 octobre, vers 16 h.  

L’employé non masqué qui nous a accueillis a demandé le passeport vaccinal, sans le scanner avec son application VaxiCode Vérif. Aucune pièce d’identité n’a été exigée. 

Sur la porte d’entrée, une affiche indique pourtant que l’on doit présenter son passeport vaccinal ainsi qu’une pièce d’identité pour prendre un (ou plusieurs) verre(s).  

Après notre arrivée, quelques clients sont entrés sans qu’on leur réclame de preuve vaccinale. 

Quelques personnes ont aussi pris part à une partie de billard, une trentaine de minutes après notre arrivée, sans porter de masque.  

Le serveur retirait fréquemment son masque, même lors de ses déplacements.  

Problèmes techniques dans une pizzéria       

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Nous avions à peine franchi la porte d’une pizzéria d’Hochelaga-Maisonneuve, qui prend aussi des commandes pour emporter, le 29 octobre, vers 18 h, que notre passeport vaccinal nous était déjà demandé. 

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Nous avons pris le temps de nous désinfecter les mains à la distributrice mise à notre disposition avant d’obtempérer.  

L’application VaxiCode a semblé avoir des problèmes à scanner le premier passeport. L’employée a essayé plusieurs fois, sans succès. Elle est donc passée au passeport suivant, tout en demandant de l’aide à un de ses collègues. Le deuxième passeport a été scanné avec succès, pendant qu’un autre employé tentait sa chance avec le premier passeport, en vain.  

On nous a finalement laissés entrer en nous demandant de jurer que nous étions bien vaccinés tous les deux. Aucune pièce d’identité ne nous a été demandée. Nous avons toutefois dû remplir un registre avec notre numéro de téléphone et notre nom.  

Le mode « sombre » activé sur le premier cellulaire à avoir été scanné pourrait être la cause des problèmes techniques rencontrés par les employés du restaurant.  

Dîner et un verre, sans passeport vaccinal        

Illustration Adobe Stock
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Le 29 octobre dernier, il nous a été possible de dîner, de souper et de prendre un verre dans trois établissements de restauration différents de Montréal sans avoir à présenter de preuve vaccinale, pourtant exigée par les autorités sanitaires. 

Lors de notre première visite dans un établissement d’une chaîne de restauration rapide de l’arrondissement de Verdun, jeudi midi, les employés étaient complètement débordés devant une file d’attente d’une dizaine de personnes. 

Arrivé à la caisse, même si une affiche indiquait explicitement que l’on devait montrer son code QR pour manger sur place, l’employé a seulement pris la commande, sans rien demander de plus. 

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C’était ainsi très simple de s’attabler dans le restaurant ensuite sans avoir à présenter de passeport vaccinal. Nous avons également constaté que cinq personnes ont fait de même par la suite. 

Pour souper, nous nous sommes rendus dans une autre chaîne de restauration rapide de Verdun. 

Encore une fois, l’employé nous a seulement fait payer notre sandwich, sans rien exiger d’autre pour se conformer aux règles de la Santé publique. Par contre, un registre était disponible non loin de la caisse pour inscrire son numéro de téléphone, en cas d’éclosion de COVID-19 dans l’établissement. 

Comme pour le dîner, nous avons pu prendre place dans la salle à manger complètement vide sans que personne ne vérifie que nous étions bien vaccinés. 

Puis, dans un ultime effort pour présenter notre passeport vaccinal, nous sommes allés dans un bar du quartier Rosemont.  

En rentrant dans l’établissement, il m’a été possible de m’accouder au bar, directement devant le serveur, et de commander un verre sans montrer quoi que ce soit. « C’est quoi ton nom ? », a demandé le serveur, voulant faire la conversation.   

BRAVO !      

Dans une pizzéria de Blainville remplie à 40 % à l’heure du souper, on me demande le passeport vaccinal et une pièce d’identité. Tout le monde porte un masque. Toutes les règles sanitaires sont respectées. 

Même chose dans une pizzéria de Boisbriand occupée au tiers environ à l’heure du lunch, on me demande mon passeport vaccinal et un document d’identité. Tous portent le masque sauf les clients attablés.


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Dans un bistro du Vieux-Montréal, sur l’heure du lunch, l’accueil est impeccable. Tous les passeports vaccinaux et pièces d’identité sont vérifiés par une employée très efficace et souriante.


Dans un casse-croûte bondé de la rue Jean-Talon en début d’après-midi, à Montréal, on nous demande à la fois le passeport vaccinal et une pièce d’identité, et le port du masque se fait selon les consignes sanitaires.

Même chose dans un café bondé de la rue Bernard à Outremont.


Note parfaite aussi lors d’une visite dans une taverne irlandaise dans Hochelaga-Maisonneuve.


Dans un resto connu du quartier Saint-Henri, à Montréal, pas question de s’asseoir sans avoir montré son code QR. En entrant, une affiche prévient « qu’ici, ça prend la preuve vaccinale » et d’emblée, le serveur sort son cellulaire pour scanner le document. « Merci les gars », répond-il amicalement avant de nous installer à une table. 


Un mercredi soir de la fin d’octobre, dans un restaurant-bar du Village, à Montréal, il y a une petite file d’attente dans l’entrée. Toutes les règles semblent respectées ; on doit montrer son passeport vaccinal et une carte d’identité pour avoir une place assise. Toutes les tables sont occupées par des gens sans masque, mais on doit le garder dans les déplacements.


Dans un centre commercial de Drummondville, c’est impossible d’accéder à la section restaurant sans être arrêté par deux membres du personnel qui demandent le passeport vaccinal et une preuve d’identité. Si on réussit le test, on reçoit un gros crochet imprimé en guise de preuve. Si on sort pour aller aux toilettes, on doit montrer son gros crochet vert... pour revenir. 


Dans un restaurant réputé du Vieux-Montréal, les cinq personnes rassemblées lors d’un souper ont dû se soumettre aux mesures, ce qui n’a présenté aucune difficulté.

– Avec la collaboration du Journal de Montréal et du Journal de Québec

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