Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Des médecins en colère menacent de quitter le Québec: il n’y aura pas de sanctions pour le moment, dit le ministre Christian Dubé

Partager
Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-10-29T14:03:13Z
Partager

La centaine de médecins en démarches pour quitter le Québec ne s’exposent pas à des sanctions, dans l’immédiat. Le ministre Dubé préfère les convaincre des bénéfices de leur nouveau mode de rémunération. 

«Pour le moment, ce n’est pas notre objectif de faire ça. Je voudrais juste qu’on prenne le temps de savoir: qui exactement veut partir? Qu’est-ce que c’est, l’impact sur certaines régions? On n’est pas rendu là», a commenté le ministre de la Santé, Christian Dubé, mercredi matin.

Au cours des derniers jours, une centaine de médecins ont demandé un permis pour exercer soit en Ontario, soit au Nouveau-Brunswick, dans la foulée de l’adoption du projet de loi 2.

Le ministre invite ceux-ci à prendre «un petit peu de recul», en attendant de connaître les implications de leur nouveau mode de rémunération, imposé sous bâillon ce week-end.

«On va faire des publications, on va faire des rencontres d’information, on va faire toutes sortes d’événements au cours des prochains jours pour bien expliquer la loi», a-t-il dit.

Il n’entend pas, pour autant, retirer les sanctions prévues par la loi spéciale. Celle-ci inclut des amendes importantes pour les actions concertées ayant un impact sur les soins aux patients.

Elles sont calquées sur une soixantaine d’autres lois similaires adoptées dans le passé pour imposer un retour au travail, dit le ministre.

Publicité
Appel au calme

Le premier ministre François Legault a aussi tenté de calmer le jeu avec les médecins, mercredi matin.

«Je comprends leurs inquiétudes, on fait de gros changements», a-t-il commenté avant d’entrer à la période des questions.

Selon lui, «il n’est pas question de couper un sou dans le budget de la santé».

«Tout l’objectif du projet de loi, c’est de prendre le même argent et de le distribuer d’une nouvelle façon pour qu’on donne plus de services aux cas urgents», assure le premier ministre.

Les Québécois, dit-il, «devraient être rassurés».

«Restez»

De son côté, le chef du Parti libéral du Québec a de nouveau lancé un appel aux médecins: «Restez, parce qu’on a besoin de vous, le Québec a besoin de vous», a dit Pablo Rodriguez.

Même s’il a promis de «scrapper» la loi 2, le chef libéral a peiné à expliquer comment un éventuel gouvernement Rodriguez s’assurerait d’offrir un meilleur accès aux soins de santé.

Pablo Rodriguez se dit en accord avec des cibles de performance, mais contre les pénalités si les médecins échouent à les atteindre.

Il se dit également en faveur d’incitatifs, mais sans augmenter pour autant l’enveloppe globale de rémunération.

La loi spéciale, plaide-t-il, doit être réécrite. «Dans un an, on aura nous-mêmes travaillé, on aura des propositions à faire durant la campagne, ce qui va être la base de ce que sera cette loi-là. Ça va être fait en discutant avec les médecins», souligne-t-il.

Québec solidaire, qui souhaite imposer le salariat pour les médecins, demande aussi aux médecins d’être patients. «Dans un an vraisemblablement [...] la CAQ ne sera plus là», dit le député Guillaume Cliche-Rivard.

Le Parti Québécois, lui, voit un calcul partisan dans la démarche du gouvernement. «Le gouvernement de la CAQ, pour des raisons électoralistes, a décidé de déclencher une guerre avec les médecins», estime le député Pascal Paradis.

Publicité
Publicité