Des manifestations contre Israël-Premier Tech au Grand Prix cycliste de Montréal

Les chants de manifestants propalestiniens s’opposant à la présence de l’équipe Israël-Premier Tech se sont entremêlés aux encouragements des adeptes de sport lors du Grand Prix cycliste de Montréal ce dimanche.

«Si vous voulez joindre, comme coureur, une équipe qui soutient Benjamin Nétanyahou et les politiques d’Israël, c’est possible qu’il y ait des gens qui soient mécontents. On ne vous fera pas de mal, mais on va vous le faire savoir», a martelé Marthe Savoie, une manifestante de 72 ans, s’adressant directement aux coureurs de l’équipe Israël-Premier Tech.

Elle se joignait dimanche aux quelques dizaines de manifestants arborant des drapeaux palestiniens, installés de part et d’autre du circuit du Grand Prix cycliste de Montréal.

Prouesses sportives

Portant des keffiehs et tapant sur des casseroles, les militants s’opposaient à la participation d’Israël-Premier Tech à cette compétition alors que d’autres, venus en très grand nombre, observaient les prouesses sportives des cyclistes, dont le Slovène Tadej Pogacar qui a terminé la course deuxième derrière l’Américain Brandon McNulty.

Bien placé du côté des spectateurs, Martin Winstel a tenu à souligner une «impressionnante performance» des coureurs, lors de cet après-midi à l’atmosphère festive dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Installé près des manifestants propalestiniens, il a dit comprendre pourquoi ces derniers dénonçaient la présence d’Israël-Premier Tech, soulignant toutefois l’importance de ne pas «blâmer ceux qui sont venus profiter du spectacle».

Comme pour la Russie

Le propriétaire de cette équipe, composée de Québécois comme Hugo Houle, est le milliardaire montréalais canado-israélien Sylvan Adams. Il appuie ouvertement le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et ses politiques tout en s’affirmant «ambassadeur autodéclaré» d’Israël.

Cela avait causé des tensions lors du Tour d’Espagne. Ce dimanche, des manifestants ont même envahi le parcours, forçant les organisateurs à mettre fin à la course 56 km avant l’arrivée à Madrid, a rapporté l’AFP.

Il n’y a pas eu d’incident du genre à Montréal, mais l’opposition à la présence d’Israël-Premier Tech a quand même été palpable.

Safa Chebbi, porte-parole du collectif Désinvestir pour la Palestine, l’un des organisateurs de la manifestation à Montréal, a d’ailleurs déploré la présence de cette équipe, alors que «la Russie a été écartée des grandes compétitions sportives à travers le monde» à la suite de son invasion de l’Ukraine.

Des arrestations

Les policiers, de leur côté, avaient annoncé être prêts à gérer tout incident pour s’assurer de la sécurité de la course. Un solide déploiement était d’ailleurs visible tout au long du parcours.

«Dans la très grande majorité des cas, les manifestants ont coopéré avec les policiers et la course s’est déroulée sans interruption», a assuré Manuel Couture, porte-parole du SPVM.

Des arrestations ont toutefois été effectuées, notamment pour voies de fait à l’endroit d’agents de la paix et entrave au travail des policiers.