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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Des locaux vacants transformés en ateliers d'artistes à Montréal

À Montréal, des locaux commerciaux vacants sont transformés temporairement en ateliers d'artistes. Molly Bertheaud tisse de grandes tapisseries mettant des animaux en valeur.
À Montréal, des locaux commerciaux vacants sont transformés temporairement en ateliers d'artistes. Molly Bertheaud tisse de grandes tapisseries mettant des animaux en valeur. Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI
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Félix Lacerte-Gauthier | Agence QMI

2022-10-14T21:56:01Z
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Tout au long de l’automne, des artistes pourront se réapproprier des locaux commerciaux vacants de Montréal pour y créer leur art. Le grand public est également convié à visiter ces espaces. 

«Pour le secteur immobilier, ça a un attrait très puissant. Pour les artistes, ça leur donne l’occasion d’avoir un espace de grande taille et d’aller à la rencontre des gens», a résumé Frédéric Loury, fondateur et directeur général d’Art Souterrain, l’organisme qui chapeaute l’initiative Créer des ponts.

Il s’agit d’une deuxième année pour le projet pilote, qui avait été proposé pour la première fois lors de l’été 2021.

Pour une durée de trois mois, jusqu’en décembre selon les endroits, 22 artistes choisis par un comité de pairs auront donc accès à 11 locaux vacants ayant pignon sur rue dans le centre-ville «élargi» de Montréal. 

Le tout, avec la bénédiction des propriétaires des différents lieux. 

Un financement de 2000 $ leur est également octroyé.

Ces endroits sont ouverts au public quatre jours par semaine, au cours desquels les passants peuvent visiter les lieux, discuter avec les artistes et même acheter des œuvres.

«On veut soutenir les artistes émergents en période difficile. La quasi-totalité de ces artistes n’a pas d’atelier ni de communauté bien établie autour d’eux pour les conseiller et les aider, et n’obtient pas encore de financement public», a expliqué M. Loury.

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Selon lui, l’initiative est également avantageuse pour les propriétaires, qui peuvent malgré tout continuer leur démarche pour louer leur espace.

«On offre au propriétaire de réaménager de façon sobre et élégante les vitrines et l’intérieur des lieux. Les espaces deviennent beaucoup plus attrayants lorsque le courtier ou le propriétaire a une visite», a-t-il expliqué.

Et si l’un de ces locaux vacants est loué avant l’échéance des trois mois, les artistes concernés sont simplement relocalisés ailleurs.

«On en est encore à une version pilote. Mais notre souhait, c’est qu’il se diffuse tout au long de l’année. On aimerait beaucoup avoir le soutien financier pour pouvoir l’offrir», a révélé M. Loury.

Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI
Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI

Des espaces pour créer

Sur la rue Saint-Antoine, au cœur du Vieux-Montréal, Tiffany Wong et Molly Bertheaud se partagent un espace qui accueillait précédemment une franchise de l’enseigne Starbucks.

À Montréal, des locaux commerciaux vacants sont transformés temporairement en ateliers d'artistes. Molly Bertheaud tisse de grandes tapisseries mettant des animaux en valeur.
À Montréal, des locaux commerciaux vacants sont transformés temporairement en ateliers d'artistes. Molly Bertheaud tisse de grandes tapisseries mettant des animaux en valeur. Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI

«Chez moi, je n’ai pas vraiment l’occasion de voir toutes mes œuvres ensemble sur un mur. C’est génial. Ça développe aussi notre pratique artistique, on peut faire beaucoup d’expérimentation», a révélé Mme Wong, dont la pratique se concentre sur la peinture.

À Montréal, des locaux commerciaux vacants sont transformés temporairement en ateliers d'artistes. La pratique de Tiffany Wong est concentrée sur la peinture.
À Montréal, des locaux commerciaux vacants sont transformés temporairement en ateliers d'artistes. La pratique de Tiffany Wong est concentrée sur la peinture. Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI

En exemple, elle a expliqué pouvoir travailler sur le plancher, ce qu’elle n’ose pas faire chez elle, en raison de ses deux enfants en bas âge.

Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI
Félix Lacerte-Gauthier / Agence QMI

Pour sa part, Mme Bertheaud avait entendu parler de l’initiative l’été dernier, lorsqu’elle a croisé un artiste en résidence. 

Elle a à son tour postulé cette année.

«Je fais de grandes tapisseries avec une machine à tricoter industrielle. Ma mère est designer de mode. J’ai appris quand j’étais petite et maintenant je fais ça», a-t-elle confié.

Janna Yotte dispose pour sa part d’un local sur la rue Sainte-Catherine Est, en face du métro Papineau, qu’elle partage avec une autre artiste.

«De pouvoir partager et échanger avec un autre artiste dans mon lieu de travail, c’est vraiment cool. Ça aide, parce que ça brise l’isolement. Travailler dans les arts visuels, c’est très solitaire comme travail. C’est un gros plus», a-t-elle remarqué.

Le local lui permet également de travailler sur de grands formats, ainsi que d’inviter ses proches à venir voir son art. Des aspects qui auraient été plus difficiles chez elle.

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