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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

[EN IMAGES] Convoi à Ottawa: les camionneurs défient les avertissements de la police

Ils se préparent tout de même pour une intervention à venir à Ottawa

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Nora T. Lamontagne et Roxane Trudel

2022-02-17T04:25:00Z
2022-02-17T04:29:14Z
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OTTAWA | Les plus endurcis du « convoi de la liberté » qui paralyse toujours le centre-ville d’Ottawa ont accueilli avec défiance l’avis formel leur ordonnant de partir sur-le-champ que leur ont remis en main propre les policiers. 

• À lire aussi: Loi sur les mesures d'urgence: les enfants seront interdits aux blocages

• À lire aussi: Convoi de camionneurs: Ottawa craint des violences motivées par des objectifs politiques 

« Personnellement, je prévois faire un avion en papier avec », laisse tomber le vieux routier Ralph Snow, stationné sur la colline du Parlement.

La lettre bilingue précise pourtant les conséquences auxquelles s’exposent les camionneurs en restant sur place, notamment en vertu de la Loi sur les mesures d’urgence.  

  • Écoutez la rencontre Emmanuelle Latraverse et Mario Dumont diffusée chaque jour en direct 17 h via QUB radio :   

« Vous devez quitter les lieux maintenant. Quiconque bloquant les voies de circulation [...] commet une infraction criminelle et peut être arrêté », peut-on lire sur l’avis. 

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Mercredi matin, les agents ont remis ces missives sans heurts, mais sans s’éterniser auprès des camionneurs massés sur la rue Wellington, aux alentours du parlement et dans les camps satellites de l’occupation.

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Comme plusieurs, Ojay Laidley, 41 ans, a carrément déchiré la sienne sous les yeux du Journal.  

« Ce n’est plus juste une tactique pour faire peur, c’est une menace », souligne-t-il. 

Photo Nora T. Lamontagne
Photo Nora T. Lamontagne

Indifférence et moqueries

D’autres ont plutôt fait part de leur indifférence, allant jusqu’à se moquer du bout de papier. 

« Je ne sais pas de quoi tu parles. Je ne l’ai pas vu », lance en souriant Mat Mackenzie, 36 ans, faisant mine de ne pas voir la feuille glissée dans sa poignée de porte.

Au final, peu de poids lourds semblent avoir quitté l’occupation à la suite de cette distribution.

Photo Nora T. Lamontagne
Photo Nora T. Lamontagne

L’opération survenue au lendemain de la démission du chef de la police d’Ottawa constituait néanmoins la menace la plus claire des autorités envers les manifestants depuis le début du siège.

La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa a aussi exhorté les parents camionneurs à prévoir des arrangements pour la garde de leurs enfants s’ils devaient être arrêtés.   

  • Regardez la chronique de Geneviève Pettersen au micro de Benoit Dutrizac, sur QUB radio:    
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« Ça ne fait aucun doute que la pression est en train de monter », reconnaît l’Ontarien Michael Gibbons, dans sa camionnette.

Dans les rues de la capitale, des rumeurs couraient d’ailleurs sur une possible intervention policière imminente. Certains organisateurs se sont réunis en après-midi pour en discuter. 

Prêts à tout

« On est prêts à tout, gaz lacrymogènes, poivre de cayenne, ultrasons... », affirme de son côté Mathieu, originaire de la Mauricie. 

Depuis son arrivée au siège, c’est la première fois qu’il a la consigne de se tenir aux aguets. 

Des participants de l’occupation nous ont aussi confirmé que des sentinelles patrouilleraient dans les rues du centre-ville toute la nuit, comme à leur habitude. 

Camions enchaînés entre eux, pneus à plat, roues retirées de l’essieu ou encore attachées au châssis du véhicule : les camionneurs multiplient les stratagèmes pour compliquer la tâche aux policiers. 

« Ça va être difficile de nous déplacer », commente l’un d’eux, en pointant fièrement le devant de son camion enchaîné. 

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