Des investissements militaires cruciaux pour le Canada: «On ne peut pas faire face aux menaces actuelles, puis on met en danger notre personnel»

Yannick Beaudoin
Les investissements supplémentaires de 9,3 milliards $ en dépenses militaires, annoncés par Mark Carney lundi, étaient plus que nécessaires, soutient Éric Sauvé, ancien officier des Forces armées canadiennes et consultant en sécurité et défense.
• À lire aussi: Carney annonce des investissements massifs dans l’armée qui transformeront l’économie canadienne
• À lire aussi: Carney hausse nos dépenses militaires quelques jours avant l’arrivée de Trump au Canada pour le G7
• À lire aussi: Ottawa et les dépenses militaires: un changement de discours «fascinant», selon Philippe-Vincent Foisy
«C’est nécessairement pour plaire à Trump, mais c’est parce que c’était vraiment dû comme décision», a-t-il affirmé, en entrevue à l’émission de Benoit Dutrizac, diffusée à QUB Radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM à Montréal.
Selon M. Sauvé, l’équipement actuel est souvent désuet au point d’être dangereux. «On a un sous-marin sur quatre qui fonctionne, la moitié des véhicules qui sont en maintenance, la moitié des aéronefs [aussi]», soutient celui qui a servi pendant 22 ans au sein des Forces armées canadiennes.
Ce dernier clame que si les soldats canadiens devaient être déployés en zone de conflit, comme lors de la guerre en Afghanistan au début des années 2000, ils se retrouveraient encore une fois rapidement dans le pétrin. À l’époque, les véhicules militaires avaient dû être changés, car ceux déployés initialement étaient vulnérables aux bombes artisanales.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Si on va se déployer en ce moment avec de l’équipement désuet, c’est qu’on ne peut pas faire face aux menaces actuelles, puis on met en danger notre personnel», affirme Éric Sauvé.
Les 9,3 milliards $ annoncés par le gouvernement de Mark Carney seront répartis notamment en recrutement, en rétention, en approvisionnement stratégique et en diversification.
«Ce n’est pas juste de nouvelles acquisitions, mais c’est aussi de réparer ce qui ne convenait pas. Les logements pour les militaires, entre autres, sur les bases, il y en a que c’est carrément insalubre. C’est le temps qu’on mette de l’argent là-dedans», explique le consultant en sécurité et défense.
«Ça ratisse très large. Il n’y a pas eu de détails en termes de ce qu’on va acquérir, mais j’essaie de penser à un domaine qui n’était pas couvert, puis je pense qu’on couvre du plancher océanique jusqu’à la stratosphère, c’est quand même assez bien», ajoute-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.