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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Intrusion au Capitole: en Chine et en Irak, des internautes raillent le chaos à Washington

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AFP

2021-01-07T05:55:00Z
2021-01-07T14:44:54Z
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Les internautes et certains médias en Chine s’en donnaient à coeur joie sur les réseaux sociaux, jeudi, après les scènes de chaos au Capitole, n’hésitant pas à dresser un parallèle entre Washington et les manifestations pro-démocratie à Hong Kong.

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L’ex-colonie britannique a été secouée en 2019 par un vaste mouvement de contestation contre la mainmise jugée grandissante de Pékin. Largement pacifique à ses débuts, la contestation a donné lieu à des débordements, notamment lorsque des manifestants ont pénétré à l’intérieur du «Legco», le parlement local.

Sur Twitter, pourtant bloqué en Chine, le tabloïd nationaliste Global Times publie côte à côte des photos de l’intrusion de partisans de Donald Trump au Capitole et de manifestants hongkongais au Legco.

Le quotidien de langue anglaise relève que les manifestants de Hong Kong, à l’époque, avaient été qualifiés de «héros» par Nancy Pelosi, présidente de la Chambre américaine des représentants.

«Reste à voir si elle dira la même chose à propos de la situation au Capitole», feint de s’interroger le quotidien.

À longueur d’éditoriaux, le Global Times s’en prend volontiers à la démocratie «à l’occidentale» et défend au contraire le «modèle» autoritaire chinois, comme plus efficace.

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Sur la plateforme Weibo, les Jeunesses communistes ont qualifié de «beau spectacle» les événements dans la capitale américaine.

Le sujet était largement commenté en ligne et totalisait plus de 230 millions de vues.

«Ce qui s’est passé au [parlement local] de Hong Kong se répète au Capitole américain», commentait un internaute.

En soutenant les manifestants pro-démocratie à Hong Kong et en condamnant ceux de Washington, «les dirigeants des pays occidentaux ont fait preuve de deux poids deux mesures», pestait un autre.

La contestation à Hong Kong a été étouffée début 2020 par les confinements liés à la COVID-19, puis par l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi sur la «sécurité nationale» accusée de museler les libertés du territoire.

Les internautes irakiens font la leçon à l’ex-envahisseur 

Des internautes irakiens s’en sont donné à cœur joie, jeudi, après le chaos de la veille à Washington, des manifestants ayant fait irruption dans le Congrès des États-Unis, qui ont envahi leur pays il y a 18 ans.

Certains comparent le turbulent leader chiite Moqtada Sadr, terreur des Américains, au président américain sortant, Donald Trump, dans le rôle d’agitateur de foules.

D’autres se demandent pourquoi les États-Unis, qui ont soutenu les manifestants anti-pouvoir en Irak, refusent la dissidence sur leur sol.

Sans oublier le retour à l’envoyeur d’une liste de conseils inspirés d’anciennes déclarations de Washington.

En voici un florilège: «Les pays arabes appellent les parties à Washington à rester attachées à la transparence et à la démocratie», «Nous enverrons des émissaires arabes pour trouver des solutions pacifiques», «Le gouvernement irakien appelle le peuple américain à la retenue et à s’éloigner de la violence» et «La Garde nationale américaine doit respecter les droits des manifestants».

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Les détournements de communiqués officiels sont légion sur Facebook, tout comme ceux d’expressions utilisées pendant la «révolution d’octobre» contre le pouvoir irakien fin 2019, en particulier le mot-clé «L’Irak se révolte», devenu «L’Amérique se révolte».

Un site satirique en anglais titre: «L’Irak envahit l’Amérique pour lui apporter la démocratie», évoquant la «mission» fixée en 2003 par le président George W. Bush face à l’Irak de Saddam Hussein.

«C’est un complot, les agents de l’ambassade du Mexique sont derrière tout ça. Les assaillants, eux, ont organisé le chaos avec l’ambassade d’Argentine», se moque un internaute, en référence aux pro-Iran qui dénonçaient, fin 2019, un «complot» fomenté depuis l’ambassade américaine à Bagdad, tandis que Washington voyait la main de l’Iran.

Au printemps 2016, Sadr a installé sa tente aux portes du parlement situé dans la Zone verte, quartier ultra-sécurisé de Bagdad. Une image devenue célèbre.

«Il ne manque plus à ce blockbuster américain qu’un religieux sous une tente assis sur un matelas», «tweete» un internaute.

C’est désormais chose faite: un internaute a remplacé la tête du religieux chiite assis en tailleur sur le sol de sa tente par celle de Donald Trump, vêtu d’une djellabah blanche.

À la même époque, un homme surnommé Abou Samra s’était installé dans le fauteuil du chef du Parlement – pris d’assaut par des manifestants. Ce cliché circulait jeudi, accompagné d’une photo de l’AFP montrant un Américain assis au bureau de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre basse du Congrès. «Abou Samra al-Texassi», Abou Samra le Texan, est-il écrit en dessous.

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