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L'article provient de TVA Nouvelles

Des infirmières retenues «contre leur gré» à l’hôpital de Victoriaville

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Agence QMI

2025-03-19T17:21:16Z
2025-03-19T20:37:48Z
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Des infirmières de l’hôpital de Victoriaville ont été contraintes de rester près de deux heures après leur quart de travail pour désigner une personne qui devait rester en poste pour le quart de nuit. 

«Sur le coup, on a été vraiment choquées dans le sens qu’on est des mères, on a des enfants, ils vont à l’école le lendemain, explique l’une des infirmières à qui l’on a accordé l’anonymat. On était tous pris là, mais on se disait: "Jusqu’à quand? Comment ça va se passer? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui va finir par dire oui?"»

L’incident est survenu dans la nuit de samedi à dimanche. Vers 11h30, une quinzaine d’infirmières ont reçu une consigne indiquant que personne ne pouvait quitter les lieux tant qu’elles n’auraient pas trouvé quelqu’un pour combler le quart de nuit.

TVA Nouvelles
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«Alors finalement on est pris là contre notre gré, poursuit l’infirmière en entrevue. Puis, nous ce qui était choquant, c’est que notre département était comblé pour la nuit. Donc j’étais prise à rester là quand j’ai un enfant qui m’attend à la maison, quand je ne sais pas combien je vais rester là et je ne sais même pas si ça va s’arranger tout court.»

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L’équipe est restée assise au poste de garde pendant près de deux, entre minuit et 1h40 du matin. L’employeur a finalement libéré les infirmières après cette longue attente, même si le quart n’avait pas été comblé.

Les quinze employés ont néanmoins été payés au tarif des heures supplémentaires pour attendre pendant 1h40.

Réaction du CIUSSS-MCQ

La direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) a souligné que ce genre de mesures sont utilisées «en dernier recours».

«Cette mesure exceptionnelle est prévue et inscrite dans la convention collective et au code déontologique des infirmières dans le but d’assurer la sécurité des usagers», a précisé par courriel une agente d'information de la direction adjointe des communications organisationnelles et publiques du CIUSSS-MCQ.

Bien que l’administration se dit «consciente» que ce type de situation n’est «pas souhaitable», elle admet devoir travailler avec des enjeux de main-d’œuvre en lien avec le personnel infirmier.

«Lorsque de telles situations surviennent, plusieurs solutions sont envisagées: temps supplémentaire par l’équipe de cette unité, déplacement de personnel habileté d’une autre unité pour ce quart de travail, etc. Dans la très grande majorité des cas, ces solutions permettent de combler le quart de travail», a-t-on assuré.

La direction tient toutefois à remercier le personnel infirmier de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska «pour leur engagement».

Or, l’infirmière qui a parlé à TVA Nouvelles soutient que «ce besoin était connu depuis le 28 février».

«On n’était pas dans la mesure exceptionnelle, ajoute-t-elle. On n’était pas dans le dernier recours ou dans l’annulation de dernière minute. C’est un besoin qui était connu de tout le monde depuis presque trois semaines.»

«Une prise d’otages»

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a de son côté fortement dénoncé la situation.

«C’est sûr que j’ai donné mon numéro personnel et j’ai dit: "La prochaine fois, je vais me présenter et s'il faut appeler la police, bien on va appeler la police". Je considère ça comme [une prise] d’otages. On garde plusieurs professionnels en soins obligatoirement dans un hôpital», a mentionné la présidente de la FIQ Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Patricia Mailhot.

TVA Nouvelles
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Selon les informations obtenues par TVA Nouvelles, ce serait la deuxième fois qu’un incident de ce type survient en quelques semaines.

- Avec les informations de Jasmin Dumas

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