Des habits de travailleurs transformés en étuis à crayons
Une entreprise recycle le textile pour éviter l’enfouissement


Diane Tremblay
Une entreprise du Saguenay–Lac-Saint-Jean contribue à éviter que des centaines de kilos de matière textile se retrouvent dans les sites d’enfouissement en créant des objets utiles avec de vieux habits de travailleurs.
Seulement au cours de la dernière année, Confection Imagine a reçu près de 500 kilos de tissus provenant de vieux uniformes, déjà nettoyés, de travailleurs de Rio Tinto.
De ce nombre, près de 230 kilos ont pu être récupérés et servir à la confection de 2100 articles utilitaires, qui ont été retournés à la compagnie, après un travail minutieux de triage et de découpage.

«On est capable de récupérer au moins la moitié. Dans certains projets, on est capable de récupérer jusqu’à 100%. En deux ans et demi, ce sont 800 kilos qu’on a sauvés des sites d’enfouissement», affirme Mélissa Lavoie, qui est copropriétaire avec sa mère, Louise Simard, de Confection Imagine.
À l’origine, l’entreprise fondée à Larouche, en 2001, par Mme Simard, offrait des services de confection sur mesure surtout à des écoles de danse et des clubs de nage synchronisée, sous le regard attentif de sa fille.
«En 2010, quand j’ai terminé mes cours en arts visuels à l’UQAC, j’ai proposé à ma mère de monter un projet ensemble. On se complète bien. Ça me tentait de me lancer avec elle dans Confection Imagine. On a eu l’idée de faire des sacs à main. On revalorisait les jeans, le cuir, la fourrure qu’on transformait en sacs à main, en sacs à couche, en sacs à lunch. C’est devenu notre plus grande sphère d’activités: 90% de notre chiffre d’affaires, c’était ça», partage Mme Lavoie.

«Puis, est arrivée la pandémie, qui a tout bouleversé. Peu de gens s’achetaient des sacs à main et la concurrence est devenue plus forte, car il y a eu beaucoup de subventions aussi pour mettre de l’avant les boutiques en ligne. Ç’a vraiment augmenté notre concurrence.»
Revaloriser le textile
«Pendant la pandémie, il y a des entreprises qui venaient nous voir pour que l’on confectionne des masques, des jaquettes, des visières de protection. On a mis la main à la pâte pour faire notre part. Ces entreprises-là sont restées près de nous et avec le temps, notre mission de revalorisation du textile s’est élargie. Nous avons commencé à valoriser les matériaux des entreprises et cela a fait boule de neige», souligne Mme Lavoie, avec fierté.
À partir de ces tissus, l’entreprise fabrique des étuis à crayons, des sacs à lunch et même des chouchous pour retenir les cheveux.
Confection Imagine possède une vingtaine de produits qu’elle propose à ses clients. Le duo mère-fille réalise les étapes de confection, aidé par trois personnes qui travaillent en sous-traitance.
«Pour nous, grandir, ça équivaut à changer le local, engager plus d’employés, avoir plus de stress, alors que ce n’est pas ça qu’on veut», affirme-t-elle.

En maintenant le même nombre d’heures de travail, l’entreprise réussit néanmoins à prendre plus de contrats, après avoir amélioré certains aspects de la production pour les rendre plus efficaces.
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