Des goupilles contre des fauteuils roulants

Camille Payant | Journal de Montréal
Un intervenant des Laurentides a financé des fauteuils roulants offerts à plus de 40 personnes dans le besoin en amassant des centaines de milliers de goupilles de canettes.
« Je donne des jambes aux gens qui sont pris dans leur lit. C’est ça qui me fait le plus grand bien », raconte Olivier Charette, instigateur de D’une goupille à l’autre.
En trois ans, l’homme de 26 ans a offert à une quarantaine de personnes défavorisées des fauteuils roulants, des marchettes, des triporteurs et des déambulateurs.
L’achat, la réparation et la maintenance des équipements médicaux offerts sont en partie financés par la récolte de goupilles.

Pour les récupérer, des points de collecte sont disposés sur le balcon de bons samaritains aux quatre coins du Québec.
Les goupilles sont revendues dans des centres de recyclage de métal, où 1000 morceaux rapportent 1 $. Il faut en récolter des milliers pour tenir à flot l’organisme.
« Mon but, c’est que tout l’argent aille pour recueillir du matériel. Je ne veux pas que l’argent paie le comptable et les frais », affirme l’intervenant chez Acco-Loisirs, une association œuvrant auprès de personnes vivant avec une déficience intellectuelle.
Des organisations, dont des écoles et des associations d’infirmières auxiliaires, fournissent des équipements usagés.
On peut aussi donner au suivant. Une personne qui a reçu un nouveau déambulateur a offert une chaise pour le bain et un fauteuil dont elle ne se servait plus.
Dons transformateurs
« Au début, j’avais comme but de donner un seul fauteuil roulant électrique à quelqu’un qui en a besoin. Depuis, ça n’a pas arrêté de débouler. Je vois à quel point je peux aider des gens et à quel point j’aime ça le faire », remarque le résident de Sainte-Anne-des-Plaines.
Sans la générosité de l’organisme d’Olivier Charette, Diane Lafleur n’aurait jamais pu obtenir un déambulateur, car l’aide sociale donnait peu de sous pour l’aider.
« Cela m’a vraiment touchée. En plus, il est super gentil », affirme Mme Lafleur.
« Ce n’est pas juste par rapport au matériel. [...] Je lui ai fait du bien parce que je suis resté une heure et qu’on a jasé de tout et de rien », se remémore Olivier Charette.