Des gens qui ont des menstruations? Vraiment?


Sophie Durocher
On a beaucoup parlé de l’oppression des femmes et de leur effacement, avec la série La servante écarlate qui s’est conclue cette semaine après six saisons.
À tel point que le costume rouge avec la capine blanche est devenu le symbole de la misogynie et du patriarcat.
Mais ce qui me choque, c’est qu’on ne parle pas d’une autre forme d’effacement des femmes... par les femmes!
Pouvez-vous croire que cette semaine au Canada une personne très haut placée au gouvernement a com-plè-te-ment effacé les femmes mais que cette personne... est une femme?
Féminisme de pacotille
L’honorable Rechie Valdez, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres, a publié un communiqué pour souligner la Journée de l’hygiène menstruelle. Pas une fois elle n’utilise le mot femmes.
«La Journée de l’hygiène menstruelle nous rappelle l’importance de briser les tabous liés aux menstruations et de reconnaître les conséquences bien réelles de la précarité menstruelle sur la vie des gens».
Des GENS sont menstrués? Mais quelle sorte de gens? La dernière fois que j’ai vérifié, il n’y a que les gens qui possèdent un utérus qui ont des menstruations et les gens qui ont un utérus sont... (roulement de tambour)... des femmes.
Le communiqué de la ministre des Femmes continue ainsi: «15% des personnes au Canada qui ont leurs menstruations affirment que leur incapacité d’acheter des produits menstruels les empêche de participer à des activités quotidiennes». Des «personnes qui ont leurs menstruations»? Mais la ministre se moque de nous? Un homme ne peut pas avoir de menstruations parce qu’un homme n’a pas d’utérus, d’ovule ni de vagin. Pour être bien certaine de mon affaire, je suis allée vérifier la définition dans un dictionnaire, Le Robert.
Menstruation: nom féminin. «Fonction physiologique caractérisée par les règles (menstrues), de la puberté à la ménopause, chez la femme non enceinte». Peut-être que la ministre des Femmes devrait s’acheter un dictionnaire. Toutes les femmes n’ont pas de menstruations, mais toutes les personnes qui ont des menstruations sont des femmes.
La ministre termine son communiqué par l’injonction suivante: «Joignez-vous à la discussion sur les médias sociaux et contribuez à briser les tabous et à faire de la santé menstruelle une priorité».
Chère Madame Rechie Valdez, comment voulez-vous briser des tabous alors que vous-même succombez au tabou d’appeler une femme une femme? On a bien vu que votre gouvernement est aussi woke que le précédent. Vous ne voulez pas faire de peine aux hommes transgenres et aux personnes non binaires. Mais, si vous prétendez défendre les droits des femmes, la première règle (jeu de mots) à respecter, c’est de ne pas les faire disparaître!
Ça me choque quand on efface les femmes. J’ai même écrit tout un livre sur le sujet qui s’intitule Où sont les femmes? Je vous en enverrai une copie.
Ça va faire hurler JK Rowling!
On se souvient comment a commencé le supposé «scandale» JK Rowling: l’auteure de Harry Potter avait dénoncé le fait qu’on fasse disparaître le mot femme pour le remplacer par l’expression des personnes qui ont des menstruations.
Quelle sera l’écrivaine au Canada qui osera défier la nouvelle ministre des Femmes pour lui dire qu’elle ne peut pas faire disparaître les femmes d’un coup de baguette magique?