Des Français veulent faire caca dans la Seine le 23 juin


Léa Martin
Le mouvement #JeChieDansLaSeineLe23Juin prend de plus en plus d'ampleur en France, alors que la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, et possiblement le président français, Emmanuel Macron, comptent s’y baigner à cette date. On vous explique.
À l’approche des Jeux olympiques où certaines épreuves auront lieu dans la Seine, la mairesse de Paris a décidé d’organiser un plongeon dans celle-ci.
L’objectif est de montrer que l’assainissement du fleuve qui traverse la capitale française est possible et qu’il n’y aura pas de danger de s’y baigner lors de certaines épreuves olympiques comme le triathlon.
Le cabinet d’Emmanuel Macron n’a pas encore confirmé la présence du président à cette petite nage de santé, mais plusieurs médias français attendent sa venue.
Mais pourquoi déféquer dans la Seine?
À l’annonce de la mairesse de Paris, le hashtag #JeChieDansLaSeineLe23Juin est rapidement né sur le réseau social X et a pris de l’ampleur également sur TikTok.
Certaines personnes qui n’habitent pas Paris calculent même à quel moment ils devront faire leur besoin dans le cours d’eau de leur région pour que leurs besoins atteignent la capitale le 23 juin.
Le débit moyen de la Seine est de 2km/h
— Débunkeur des gogoles (@Debunk_gogoles) May 23, 2024
Si vous habitez à Rouen (240km de Paris par la Seine), il faudra chier 120 heures (soit 5 jours) avant le 23 juin
En chiant dans la Seine le 18 juin, vos étrons atteindront Macron et Annie Dingo le 23 juin 🤡#JeChieDansLaSeineLe23Juin https://t.co/QnIW3lHFs6 pic.twitter.com/1pXEkaNMxg
Ce mouvement, quoique humoristique pour beaucoup d’internautes, reflète l’opposition de plusieurs Français à ces jeux olympiques controversés.
En février, un sondage de l’entreprise IFOP indiquait que 45% des Français sondés n'avaient pas confiance en leur pays pour organiser des événements internationaux comme les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
La Seine est-elle vraiment propre?
Au début du mois d’avril, l’ONG Surfrider Foundation avait annoncé avoir observé des mesures bactériologiques « au-dessus, voire très largement au-dessus » des seuils sécuritaires, rapportait le quotidien Le Parisien.
Lors des 14 mesures réalisées par l’association depuis 2023, ils avaient trouvé «deux bactéries indicatrices de contamination fécale : l’Escherichia coli et les entérocoques», à des niveaux au-delà des normes de la Fédération internationale de natation pour la baignade.
D’un autre côté, le directeur des programmes du Fonds mondial pour la nature (WWF) en France a indiqué à l’AFP qu’«aujourd’hui dans la Seine, au pont de l’Alma, vous trouvez à peu près six fois plus d’espèces de poissons que dans les années 60». Il salue le progrès des systèmes d’assainissement et stations d’épuration.
Selon lui, le constat est plus inquiétant dans d’autres régions où l’on observe «l’effondrement de la qualité des petits cours d’eau dans le milieu rural» depuis près de 70 ans.