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L'article provient de Le Journal de Québec

Des fermetures de commerces de proximité qui font mal aux petites municipalités québécoises

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2024-12-27T18:12:29Z
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La fermeture de commerces de proximité dans de petites municipalités a des impacts majeurs sur celles-ci. En 2024, on a assisté à un grand nombre de fermetures dans des villages.

La proportion des villages québécois qui n’ont aucun commerce sur leur territoire a presque doublé en 20 ans.

Dans des petites communautés, les citoyens doivent faire plusieurs dizaines de kilomètres pour aller à l’épicerie, à la pharmacie ou pour recevoir d’autres services.

Plusieurs localités crient d’ailleurs à l’aide face à cette situation.

En entrevue à LCN, le président de la Fédération québécoise des municipalités, Jacques Demers, a déploré le manque de financement du gouvernement du Québec.

Après avoir promis 470 M$ pour soutenir les commerces de proximité durant la campagne électorale de 2022, la CAQ a réduit ce montant à un investissement de 50 M$ répartis sur cinq ans.

M. Demers a rappelé qu’une fermeture de commerce de proximité dans une petite municipalité a d’importantes conséquences.

«On parle du village qui vient de perdre le commerce. Mais dans plusieurs commerces de proximité d’un village, on couvre de plus en plus quatre ou cinq villages. Ça fait que ce n’est pas juste de se rendre au village voisin, où il n’y a probablement pas de services non plus. C’est souvent de faire 10, 20, 30, 50 km et plus pour aller chercher des denrées, des choses dont on a besoin au quotidien, des choses qui font la différence dans nos vies», explique-t-il.

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Au-delà des produits et services disponibles, un commerce de proximité constitue souvent le cœur de la communauté, puisqu’il sert de lieu de rassemblement.

«Des fois, on arrête pour y prendre le café. Finalement, on le prend sur place. On parle avec les gens qui rentrent, les gens qui sortent. On prend des nouvelles de notre coin, de ce qui se passe», mentionne Jacques Demers.

Celui-ci déplore par ailleurs qu’alors qu’on veut encourager les gens à utiliser moins leur voiture et à privilégier les moyens de transport actifs, la disparition des commerces de proximité encourage l’effet inverse.

«Est-ce qu’on ne devrait pas plus investir dans ces commerces-là, justement, en voulant faire faire moins de kilomètres aux gens?» s’interroge le président de la Fédération québécoise des municipalités.

Le commerce de proximité est également très utile pour l’occupation du territoire.

«Si on veut avoir des agriculteurs, si on veut avoir des gens dans notre vaste territoire, il faut qu’il y ait des services pour attirer, pour avoir des familles, pour garder aussi des écoles, garder ce qui va dans ces endroits-là, ce qui fait qu’on a le goût aussi de s’installer. C’est beau, nos régions, mais c’est encore mieux quand on peut y avoir des bons services», souligne M. Demers.

Les commerces de proximité qui ferment leurs portes sont rarement remplacés et forcent parfois la fermeture d’autres commerces du secteur.

«Chaque fois qu’on en perd un, chaque fois qu’on va plus loin pour aller chercher un bien, si on va chercher notre essence et qu’on doit faire 50 km, il y a des chances qu’on achète aussi les autres choses qu’on a besoin à cet endroit-là. Ça fait que ce n’est plus quelque chose qui se fait localement. Chaque fois qu’on en perd un, on atteint les autres qui sont autour», clame Jacques Demers.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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