Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Trop chères les coupes de cheveux?: ces personnes choisissent la coiffure à 1$ la minute pour épargner

Ce service de coiffure réduit à sa plus simple expression leur permet de contourner les salons traditionnels plus onéreux

Louis-Philippe Messier
Partager
Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-03-16T04:00:00Z
Partager

À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Lassées des factures exorbitantes, des effluves chimiques de produits capillaires et du temps à patienter, certaines personnes utilisent les salons de coiffure express situés dans les gares d’autobus ou les couloirs du métro, notamment en raison d’un prix plafond fixé à 35$ par coupe.

Au terminus de Longueuil, le salon de Station 10 est facile à repérer.

C’est un rectangle vitré format minimaison.

Facile de repérer le salon dans le terminus.
Facile de repérer le salon dans le terminus. Louis-Philippe Messier

Ici, pas de lavabo.

Pas de séchoir.

Aucun produit capillaire.

Près des chaises, en dessous de machines UV de désinfection des outils, il y a des sortes de «taximètres».

Une sorte de taximètre indique le prix à payer... qui n’excède toutefois pas 35$ pour une coupe simple.
Une sorte de taximètre indique le prix à payer... qui n’excède toutefois pas 35$ pour une coupe simple. Louis-Philippe Messier

Le prix de départ est de 6$.

Ensuite, si vous avez réservé votre rendez-vous pour la coupe le jour précédent sur le site de Station 10, ça coûte 1$ la minute... jusqu’à un prix maximum de 35$.

Publicité

Les femmes, pour qui les coupes de cheveux coûtent souvent pas mal plus cher que pour les hommes, forment maintenant environ 20% de la clientèle de ce service rapide qui traite environ 450 têtes par semaine.

« Avant, mon salon me demandait 56$ juste pour me laver la tête et me couper les cheveux, alors j’économise 20$ par visite ici», s’enthousiasme April Walker.

La femme de 62 ans admet que c’est bien agréable de se faire «masso-shampooiner» le crâne à l’eau chaude, mais elle juge que ce n’est pas nécessaire.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Je n’ai pas besoin de payer une spécialiste pour me laver la tête: je veux juste une coupe!» explique la femme de 62 ans qui fréquente le salon depuis maintenant 3 ans.

Rythme rapide

Pendant l’entrevue, le tumulte du terminus ne nous laisse jamais oublier où nous sommes.

«C’est un rythme de coiffure adapté à un lieu de transit comme ici: beaucoup viennent se faire couper les cheveux 15 minutes avant d’aller prendre l’autobus ou pendant leur heure de dîner, alors il ne faut pas que ça niaise», me confie Debbie Santini, coiffeuse ici depuis six ans.

Publicité

«Une fois le chronomètre parti, on se concentre sur le client jusqu’à la fin, alors le temps d’une coupe dépasse rarement 30 minutes», ajoute celle qui a longtemps travaillé dans un salon traditionnel.

«Je suis retraitée et ma petite pension m’impose un budget serré», me raconte Carolle Pelletier.

Carolle Pelletier a un budget serré et aime le service de coiffure sans flafla.
Carolle Pelletier a un budget serré et aime le service de coiffure sans flafla. Louis-Philippe Messier

«Avant, je courais les journées spéciales pour aînés où c’était moitié prix. Maintenant, je ne me creuse plus la tête: je viens ici», ajoute la femme de 74 ans.

«Moi, la coupe de cheveux dont j’ai besoin est si simple que je n’ai jamais atteint le plafond de 35$», se réjouit Bénédicte, une cliente de Longueuil qui vient en autobus.

«Comme coiffeuse, c’est un bonheur de ne plus passer la journée les mains dans les produits chimiques à respirer des pouche-pouche», confie Lalë Ozer, une collègue de Mme Santini.

Louis-Philippe Messier
Louis-Philippe Messier

Inflation à prévoir

«J’ai créé un salon de coiffure sans flafla, sans maniement d’argent liquide et avec des réservations automatisées, donc presque sans frais administratifs», se félicite le propriétaire et créateur André Dagenais.

Station 10 compte deux autres succursales: une dans le tunnel Cathcart entre la Place Ville Marie et le métro McGill et une autre dans la Gare d’autocars de Montréal à Berri-UQAM.

La tarification à 1$ la minute va demeurer, mais M. Dagenais avertit qu’il compte peut-être augmenter le prix de base ce printemps.

Publicité
Publicité