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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Des femmes auraient été droguées à leur insu à un rodéo près de Québec

Photo RICHARD VILLALON
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Photo portrait de Samuel Roberge

Samuel Roberge

2025-07-09T18:37:46Z
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Deux jeunes femmes affirment avoir été droguées à leur insu lors du Rodéo Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, qui s’est tenu du 27 au 29 juin dernier dans la région de la Capitale-Nationale.

La Sûreté du Québec (SQ) indique avoir reçu deux plaintes de citoyennes rapportant avoir été victimes de soumission chimique.

Dans le premier cas, la jeune femme aurait été droguée dans la nuit du 27 juin. Elle a par la suite contacté les autorités le 30 juin.

«Elle présentait des symptômes qui pourraient s’apparenter à ceux [présents] lorsqu’on met des substances dans un verre», a précisé la sergente Audrey-Anne Bilodeau, de la SQ.

Heureusement, la victime a été prise en charge par des amis et des proches le soir même.

Le second événement n’a été signalé que le 4 juillet.

Il est toutefois plus difficile de détecter la présence de substances lorsque le test est effectué plus de 48 heures après les faits, notamment dans le cas du GHB, surnommé la drogue du viol.

Même si les événements remontent à plusieurs jours, la sergente Bilodeau invite toute potentielle victime à porter plainte afin de faire progresser les enquêtes et d’éviter de ne se tourner que vers les réseaux sociaux pour raconter son histoire.

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«Dans les cas d’éléments rapportés plus de 72 heures après, faites des tests pareil», a-t-elle conseillé.

Femmes visées

Dans son premier bilan du projet Trajectoire – qui vise à prévenir et contrer l’intoxication d’une personne à son insu –, déposé le 17 juin dernier, la Sécurité publique révèle que ce sont majoritairement les femmes qui sont victimes de «ce fléau».

Entre décembre 2023 et novembre 2024, 404 trousses d’analyse urinaire – disponibles dans les hôpitaux de la province – ont été soumises aux autorités. Au moment du bilan, 344 d’entre elles avaient été analysées.

Parmi les cas traités:

  • La grande majorité des personnes touchées sont des femmes (84%)
  • Plus de la moitié (51%) a 24 ans ou moins
  • Près des trois quarts des intoxications présumées (72%) auraient lieu dans des lieux publics, comme des bars ou des festivals. Le quart (24%) dans des endroits privés

Parmi les 59 substances détectées lors des analyses, l’éthanol (alcool) est retrouvé le plus fréquemment (61%).

Le GHB n’a été détecté que trois fois, soit dans moins de 1% des cas. Il est cependant important de rappeler que cette substance ne demeure détectable que pendant 10 à 12 heures après l’ingestion.

Sur les 530 dossiers de soumission chimique rapportés aux corps policiers québécois, seuls huit ont été soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Par ailleurs, 286 de ces dossiers ont été fermés sans qu’aucune accusation ne soit portée.

Aucune plainte au FEQ

En plein cœur du Festival d’été de Québec (FEQ), qui se déroule du 3 au 13 juillet, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a confirmé mardi n’avoir reçu aucune plainte concernant une personne droguée à son insu.

Photo STEVENS LEBLANC
Photo STEVENS LEBLANC

«De notre côté, on a fait de la sensibilisation au niveau des bars», a indiqué la sergente aux communications du SPVQ Sandra Dion.

Toutefois, la sergente Dion reconnaît que tous les cas ne sont pas nécessairement rapportés. C’est pourquoi elle «invite les gens à porter plainte».

Prévention

Les autorités policières rappellent l’importance de la prévention, notamment avec les nombreux événements culturels organisés pendant la saison estivale.

«On répète les consignes: n’acceptez pas des verres d’autrui et protégez votre verre», rappelle la sergente Bilodeau, de la SQ, qui conseille également de ne pas se rendre seul dans les festivals, mais plutôt en compagnie de «personnes de confiance».

Si vous croyez être victime de soumission chimique, présentez-vous aux services d’urgence dans un délai de 48 heures afin de bénéficier d’un test de détection effectué à l’aide de la trousse urinaire légale.

«Celle-ci est ensuite remise à un corps de police local, afin qu’il puisse demander au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale d’analyser l’échantillon et d’obtenir les résultats aux fins de l’enquête policière», précise la Sécurité publique dans son rapport sur le projet Trajectoire.

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