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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Des familles attendent leur retour dans l’angoisse

La disparition d’un enfant, qu’il soit petit ou grand, est une épreuve pour les parents

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-07-24T04:00:00Z
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Pas moins de 31 familles d’enfants disparus vivent toujours quotidiennement avec les poids de l’incertitude et du doute sur le sort réservé à leur enfant depuis plus de cinq ans, d’après les données du Réseau Enfants-Retour.

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Ces familles vivent ce qu’ont vécu les proches de Cédrika Provencher pendant les sept longues années qui ont passé avant que son corps ne soit retrouvé. Incompréhension, espoirs trop souvent déçus et stress quotidien, ces familles ressentent chaque jour le poids de ne pas savoir.

Certains attendent même depuis beaucoup plus que cinq ans. David Fortin, Marilyn Bergeron, Maisy Odjick, Shannon Alexander, Philippe Lajoie, Tommy Clément-Pépin, Mélina Martin, autant de noms que l’on entend depuis plusieurs années et de familles qui continuent de garder l’espoir de les revoir.

« Perdre espoir, ce serait d’abandonner leurs enfants. Ils seront toujours animés par cet espoir-là, mais en même temps, c’est certain que c’est difficile. Ils se couchent chaque soir et se réveillent chaque matin en se posant la même question », soutient Pina Arcamone, directrice générale du Réseau Enfants-Retour.

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Accompagnement

C’est pourquoi l’organisme continue d’être là. Et c’est pourquoi Mme Arcamone est toujours au front après 28 ans à la tête du Réseau Enfants-Retour.

« Ce sont 31 familles que l’on continue d’accompagner puisqu’elles sont toujours sans nouvelles. Le plus important, c’est de leur rappeler qu’elles ne sont pas seules, que nous sommes là », insiste la directrice.

Il est d’ailleurs primordial de continuer à parler de ces enfants, petits ou grands, qui sont toujours manquants, parce que l’attention des premiers jours d’une disparition s’estompe malheureusement trop vite.

« Au début, ça fait les manchettes, mais quand on n’a pas de nouvelles, l’histoire a tendance à se perdre au fur et à mesure que les semaines passent. Ça peut malheureusement donner l’impression que la personne est retrouvée », explique MmeArcamone, en saluant le courage et la résilience de ces familles qui continuent de prendre la parole pour que l’on n’oublie jamais.

Écoutez l’entrevue de Yasmine Abdefadel avec Pina Arcamone sur QUB radio : 

Cédrika provencher a permis Des avancées

Et quant au dossier Cédrika Provencher, il aura évidemment été marquant pour le Réseau Enfants-Retour. Avec le recul, 15 ans plus tard, Pina Arcamone identifie le cas de la jeune fille de Trois-Rivières comme un tournant. 

« Ce qui a changé avec Cédrika, c’est la façon d’intervenir dans les dossiers de disparition. La famille a été très vocale, a fait des sorties, s’est exprimée devant les médias et suite à ces appels, il y a un comité sur les disparitions et enlèvements qui a été créé », rappelle la directrice de l’organisme. 

Ce groupe de travail a ensuite rencontré des familles de personnes disparues, des corps de police et des organismes communautaires pour voir comment on pouvait améliorer les choses.

« Le questionnaire que l’on fait avec les parents au moment du signalement a été revu, les critères de l’alerte Amber aussi. On a également formé davantage d’enquêteurs pour les disparitions », précise Mme Arcamone, ajoutant qu’il restait toutefois du travail à faire.

« Une disparition est une disparition de trop. Il faut aider ces familles de toutes les façons possibles à obtenir des réponses, à finalement savoir. »

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