Des étincelles en vue à l’International Gymnix


Benoît Rioux
La Québécoise Sophiane Méthot n’est pas de la compétition officielle, mais la médaillée olympique en trampoline aux récents Jeux olympiques de Paris se fait un devoir d’assister d’ici dimanche, à Montréal, à l’International Gymnix.
Pour l’occasion, quelque 1200 athlètes en provenance de 13 pays différents ont rendez-vous au Stade de soccer de Montréal, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.
«Je trouve ça intéressant que la communauté de gymnastique, qui comprend plusieurs disciplines, se rassemble, plaide celle qui occupe un rôle d’ambassadrice pour l’événement. Il ne faut pas rester dans nos silos. Que ce soit le trampoline ou la gymnastique artistique, on fait tous partie de la même communauté.»
Méthot l’a constaté de visu, aux Jeux de Paris, alors qu’elle a partagé un appartement à trois chambres avec cinq membres de l’équipe féminine de gymnastique artistique du Canada. La Britanno-Colombienne Shallon Olsen était sa cochambreuse.
Jeunes athlètes à découvrir
Dans le cas de la présente compétition à Montréal, qui en est à sa 31e édition, Méthot pense elle-même pouvoir découvrir le talent de quelques jeunes gymnastes d’ici.
La petite Coralie Demers, 14 ans, sera notamment en action, elle qui a remporté, le mois dernier en Ontario, la compétition junior d’Élite Canada. Lia-Monica Fontaine, médaillée d’or au terme du concours général chez les seniors (16 ans et plus), sera aussi à surveiller, tout comme sa coéquipière Alyssa Guerrier-Calixte, qui a pour sa part terminé troisième en Ontario.

«Parfois, ça prend seulement un événement déclencheur pour créer une étincelle chez un athlète et l’International Gymnix peut certainement servir à ça», mentionne Méthot.
En ce qui la concerne, c’est en 2017, aux Championnats mondiaux de trampoline tenus à Sofia, en Bulgarie, que l’athlète de Longueuil a commencé à croire à son rêve de participer un jour aux Jeux olympiques. Sept ans plus tard, elle y était, terminant ses Jeux avec une médaille de bronze autour du cou.
«Si en étant présente cette semaine, je peux être une inspiration pour les jeunes gymnastes, c’est super, a lancé Méthot, qui est âgée de 26 ans. Je veux leur dire que c’est possible d’y arriver, que c’est possible d’aller aux Jeux olympiques.»
En plus d’assister aux compétitions, la Québécoise doit notamment offrir différentes performances aux spectateurs présents vendredi et samedi soir. Une séance d’autographes avec la médaillée olympique est aussi prévue pour samedi en fin de soirée.
Championne olympique à Montréal
Parmi les athlètes internationaux en compétition d’ici dimanche, Méthot souligne la présence à Montréal de Kaylia Nemour, qui, à Paris, est devenue la première gymnaste à remporter une médaille olympique pour un pays de l’Afrique. L’athlète de 18 ans, qui a grandi en France, représente l’Algérie, d’où son père est originaire.

«Elle a fait une performance incroyable pour remporter l’or aux barres asymétriques, aux Jeux de Paris, a rappelé Méthot. Sa présence ajoute à l’événement, c’est une athlète de renommée mondiale, et les Jeux de Paris, c’est encore frais à la mémoire des gens. C’est vraiment fort ce qu’elle fait aux barres asymétriques, c’est impressionnant.»
La première compétition des barres asymétriques avec Nemour, chez les femmes seniors, est prévue pour vendredi.
Pied de nez aux tarifs douaniers
L’organisation de l’International Gymnix a trouvé une manière constructive de décrier les tarifs douaniers imposés par le président américain, Donald Trump, profitant de la relocalisation de l’événement pour créer un village d’hiver mettant en vedette des produits locaux.
«On veut que les athlètes et les spectateurs présents gardent un beau souvenir de nous, indique Marie-Chantale Laplante, gestionnaire de l’événement et directrice du club Gymnix. Le village d’hiver, avec un igloo de 60 pieds, des foyers extérieurs et des kiosques gourmands, est une façon pour nous de nous distinguer.»
Parmi les symboles de Montréal, de la viande fumée, des bagels et des produits de l’érable sont au menu. La remise des médailles a également lieu dans l’immense igloo.
C’est le Stade de soccer de Montréal, sur la rue Papineau, qui accueille l’International Gymnix pour une première fois, cette année, tandis que des rénovations se poursuivent au centre Claude-Robillard.
«Des choix intelligents»
De manière générale, le club Gymnix et son événement international estiment que l’impact des tarifs douaniers est présent, mais n’a rien de catastrophique pour l’instant. L’organisation a déjà fait le choix de miser sur plusieurs fournisseurs locaux.
«Nous essayons de faire des choix intelligents, assure Mme Laplante. Nous ne sommes peut-être pas parfaits, mais nous faisons assurément notre part.»
Au-delà de la nourriture vendue sur place, les produits locaux sont favorisés dans les boutiques tandis que l’équipementier Spieth America a un siège social canadien, en Ontario. À propos du prix des billets pour assister à la compétition cette semaine, il en coûte 40$ par adulte pour une admission générale aux Coupes internationales (junior et senior), et le montant grimpe à 57$ pour accéder au parterre.