Des étages de l’Édifice Sun Life infestés de coquerelles: «Une employée aux toilettes a vu un cafard se rendre jusqu’entre ses deux jambes»
Après les souris au Complexe Guy-Favreau, des invasions de coquerelles répugnent des fonctionnaires de l’emblématique Édifice de la Sun Life

Francis Halin
Des coquerelles qui glissent du plafond pour atterrir d'un coup sec sur leur clavier d’ordinateur, sur leurs chaises, se baladant de la cafétéria jusqu’aux toilettes... Des fonctionnaires du ministère canadien de l’Innovation n’en peuvent plus de voir ces bestioles pourrir leur quotidien dans l’Édifice Sun Life, à Montréal.
«Une employée aux toilettes a vu un cafard se rendre jusqu’entre ses deux jambes. Un autre est tombé du plafond, l’employé pensait que c’était un papillon», soutient Éric Drouin, vice-président régional adjoint, Québec, du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN).
«On avait vu une coquerelle dans le couloir avant la pandémie dans le coin de notre party de Noël, mais depuis l’an dernier, il y en a tellement au 9e étage que ça s’est rendu jusqu’à notre comité santé», s'insurge-t-il. Certains travailleurs irrités s’apprêteraient même à exiger des refus de travail, alors qu'ils doivent revenir au bureau.

Mardi dernier, Le Journal révélait que le quartier général du fédéral, à Montréal, le Complexe Guy-Favreau, se remettait d’une infestation de souris.

Miettes interdites
Or, Le Journal a appris que c’est au tour des fonctionnaires d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE), du 8e et 9e étage de l’Édifice Sun Life, d’être à bout de nerfs, cette fois en raison d’une invasion de coquerelles, selon le syndicat.

Des courriels internes obtenus par Le Journal montrent que Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) est au courant de la situation.
«Nous vous prions de garder les surfaces de travail exemptes de miettes et autres déchets alimentaires. Cependant, les aliments peuvent être laissés dans les réfrigérateurs», mentionne un message interne envoyé aux employés à la mi-juillet.



«Ce type de problème peut être observé de façon intermittente dans des immeubles de ce genre, particulièrement durant la saison estivale», a expliqué le porte-parole de SPAC Jean-François Morel lorsqu’interpellé par Le Journal.
«Le bailleur, qui est responsable de la gestion parasitaire, a un contrat d’extermination en place, et un traitement d’insecticide à large spectre est effectué deux fois par année (juin et décembre), en plus d’une visite mensuelle», a-t-il précisé. Des trappes supplémentaires ont aussi été disposées dans des endroits clés.
«Un défi bien connu»
L’agence immobilière BentallGreenOak (BGO), responsable de l'immeuble, parle «d’un défi bien connu lié aux systèmes d'égouts de la Ville de Montréal et à l’augmentation récente des travaux publics et de la construction dans la ville».
Son directeur général Québec et Ottawa, Yves-André Godon, dit travailler avec des experts pour éradiquer les parasites et pour surveiller «activement la situation en tout temps».
«Une inspection mensuelle et un service de traitement sont effectués et, si nécessaire et en accord avec nos locataires, des traitements supplémentaires sont déployés, tout en respectant les intérêts de santé et de sécurité de notre communauté de locataires», souligne-t-il.
De son côté, l’assureur Sun Life, qui a toujours des bureaux à la prestigieuse adresse portant son nom, espère se débarrasser de ce problème au plus vite.
«Nous avons été informés de la situation et nous avons entièrement confiance en l’équipe de gestion immobilière pour la gérer rapidement et efficacement», conclut sa porte-parole Ariane Richard.
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